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Pedro Sanchez et Quim Torra ouvrent le dialogue

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(Copie d'écran Twitter Govern.cat)
Écrit par Francis Mateo
Publié le 6 février 2020, mis à jour le 6 février 2020

Après plus d'une heure et quart de "tête à tête" entre les présidents de gouvernements espagnol et catalan au Palau de la Generalitat, les bases du dialogue sont posées entre Madrid et Barcelone.


La visite d'un président de gouvernement espagnol en Catalogne est devenue compliquée depuis le référendum illégal d'autodétermination catalan du 1er octobre 2017. La "normalité", en tous cas dans les formes, de la rencontre entre Pedro Sanchez et Quim Torra au Palau de la Generalitat, ce 6 février 2020, est donc déjà une information en soi. Une rencontre de "président à président", comme ont voulu le présenter les forces indépendantes catalanes en jouant sur la sémantique. 

Si égalité il y a, c'est au niveau de ce que chacun peut redouter de l'autre. D'un côté, un chef de gouvernement espagnol à la tête d'une coalition, qui a parfaitement conscience de "jouer" son mandat sur les relations avec la Catalogne. D'autre part, un président en sursis de Communauté Autonome qui occupe son fauteuil pour quelques semaines encore, soucieux de laisser une trace de son passage au Palau de la Generalitat. Dans ce contexte, il ne fallait pas attendre grand chose de la rencontre entre les deux "présidents", si ce n'est un échange poli sur des positions connue d’avance. 

Une nouveauté tout de même, ou plutôt une confirmation, à savoir l'échéance pour le lancement du processus de rapprochement annoncé : "Le gouvernement d'Espagne et celui de la Generalitat entameront le dialogue politique dans le courant du mois de février avec la réunion constitutive de la 'table de dialogue' ; une négociation et un accord qui ont comme objectif de chercher des solutions politiques conformes aux intérêts d'une large majorité de Catalans". 

 

 


Le bilan de cette dernière décennie est lamentable

La Moncloa n'a d'ailleurs même pas attendu la fin de la réunion au Palau de la Generalitat pour émettre ce communiqué sans doute "pacté" d'avance entre les parties. À l'issue de la rencontre, Pedro Sanchez a cependant été plus explicite sur sa volonté de dialogue : "Le bilan de cette dernière décennie est lamentable, personne n'a gagné, nous avons tous perdu... Il est temps que cela change, il est temps d'aller de l'avant, même s'il est vrai que cela ne changera pas soudainement". 

Les déclarations très attendues -pour ne pas dire convenues- de Quim Torra sur la nécessité d'inclure à la table des négociations les indépendantistes emprisonnés ou à en exil n'ont pas entamé l'impression d'avoir franchi un premier pas vers la résolution du conflit catalan. D'autant que "l'agenda de dialogue" émis par la Moncloa reprend l'une des grandes revendications des indépendantistes, à savoir la nécessaire "dé-judiciarisation" de la politique ; tout en réaffirmant la "recherche de solutions dans le cadre de la loi et le respect de la sécurité juridique". 

 

 

 

Pedro Sanchez a également promis une "régénération institutionnelle" pour actualiser les modes de financement des Régions Autonomes, conformément aux attentes des indépendantistes catalans, afin de leur donner notamment davantage de moyens de gestion des services et prestations sociales. À ces promesse s'ajoutent un engagement de soutien au financement d'infrastructures et l'appui renforcé de l’État en cas de catastrophe naturelle. 

Évidemment, de nombreux points d’achoppement persistent, comme le "référendum d'autodétermination" à nouveau réclamé par le président de la Generalitat. Mais en tout cas, la table et les chaises semblent prêtent pour entamer le dialogue. Enfin.

 

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