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Espagne: SNCF poursuivra seule l'exploitation de ses TGV transfrontaliers

un tgv réalisant le trajet entre la france et l'espagneun tgv réalisant le trajet entre la france et l'espagne
Nelso Silva, CC BY-SA 2.0 <https://creativecommons.org/licenses/by-sa/2.0>, via Wikimedia Commons
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 28 février 2022, mis à jour le 28 février 2022

La SNCF a décidé de mettre fin en décembre 2022 à son partenariat avec son homologue espagnol, Renfe, pour exploiter les lignes reliant la France et l'Espagne. La raison : le manque de rentabilité. Pas de changement pour les voyageurs. Le Paris-Barcelone se maintient.


A partir de 2023, finie l'alliance entre les opérateurs ferroviaires Renfe et SNCF qui permet les liaisons transfrontalières à grande vitesse entre l'Espagne et la France depuis 2013. La SNCF a pris la décision de ne pas renouveler la coopération avec la société espagnole, qui expire en décembre prochain. 

France-Espagne par le rail: une fréquentation qui s’est écroulée

La raison invoquée par la SNCF est celle des pertes accumulées, qui se sont aggravées avec le crise du Covid-19. La pandémie a eu en effet de graves répercussions sur le trafic de passagers, avec une chute de la demande de plus de 70% en 2020 et de près de 60% en 2021 sur ces corridors transfrontaliers entre la France et l’Espagne. 

Les deux entreprises travaillent ensemble depuis neuf ans sur les trains de jour TGV et AVE, après une expérience antérieure sur les trains de nuit. La SNCF met ses trains TGV Inoui sur l'axe Paris-Barcelone, et les trains AVE de Renfe traversent la frontière sur les axes Madrid-Marseille et Barcelone-Lyon.

Le train, mieux que l’avion

SNCF pense qu’en faisant cavalier seule, ces lignes deviendront rentables sans la lourdeur administrative imposée par la coopération actuelle, et ce, malgré la longueur du trajet (un Paris-Barcelone dure 6h36) et la concurrence des vols low-cost. 

D’ailleurs, 70% des utilisateurs interrogés préfèrent le train à l’avion pour le côté pratique et moins stressant, puisque les gares se trouvent centre-ville et qu’il est possible de monter à bord jusqu’à deux minutes avant le départ. En outre, on peut voyager sans frais supplémentaires avec plus de bagages. 

Renfe et SNCF : de partenaires à concurrents

SNCF et Renfe étaient déjà concurrents depuis mai dernier, depuis que Ouigo avait révolutionné le secteur ferroviaire à grande vitesse en Espagne en lançant avec succès ses billets à bas prix sur le trajet Madrid-Barcelone. La prochaine étape est maintenant l’ouverture de deux nouvelles routes dans quelques semaines : Madrid-Valence et Madrid-Alicante.
 
Les anciens partenaires seront aussi bientôt rivaux en France, où Renfe demande actuellement l'homologation de ses trains AVE pour rejoindre Paris à grande vitesse. La compagnie ferroviaire espagnole s'intéresse également à l'exploitation des réseaux régionaux et de l'Eurostar reliant Londres. 

Ce n’est pas la première fois qu’un partenariat de la sorte finit par prendre fin. En Italie également, SNCF et Trenitalia avaient cessé en 2011 leur association transfrontalière, et sont désormais rivales sur la liaison Paris-Milan.

19 villes espagnoles et françaises connectées par une ligne à grande vitesse transfrontalière

En dix ans de coopération sur la grande vitesse entre SNCF et RENFE, plus de 6,5 millions de personnes ont effectué un trajet reliant l’Espagne et la France en train à grande vitesse. En tout, cela représente plus de 4,3 milliards de km parcourus entre les deux pays. Déjà, 19 villes espagnoles et françaises sont connectées par une ligne à grande vitesse transfrontalière.
Il faut rappeler que le train à grande vitesse est la façon la plus écologique de voyager pour la longue distance. Le choix du train comme moyen de transport est en effet le meilleur compromis pour le respect de l'environnement : Prendre le train, c'est générer jusqu'à 50 fois moins d'émissions de CO2 qu'en voiture, et jusqu'à 80 fois moins qu'en avion. 
La ligne à grande vitesse entre la France et l’Espagne a ainsi permis d'éviter l’émission de plus de 675.000 tonnes de CO2 par rapport aux autres moyens de transport, ce qui équivaut à la consommation électrique d'une ville de plus de 2,7 millions d'habitants.

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