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Un mot-dièse républicain devient viral sur Twitter en Thaïlande

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REUTERS / Soe Zeya Tun - L’un des chefs de file de la manifestation étudiante, Panupong Jadnok, fait le salut à trois doigts devant le Parlement à Bangkok, le 24 septembre 2020, pour exiger des reformes de la Constitution

Le mot-dièse #RepublicofThailand a largement circulé sur Twitter en Thaïlande vendredi au lendemain du report par le Parlement de l’examen des demandes de changements à la Constitution soumises par le mouvement pro-démocratie étudiant mobilisé depuis le mois de juillet.

Depuis plus de deux mois, les jeunes manifestants anti-gouvernementaux demandent la démission du Premier ministre, la dissolution du Parlement et de nouvelles élections, et certains leaders ont ajouté des demandes de réforme de la Constitution en vue de réduire les pouvoirs récemment accrus du roi Maha Vajiralongkorn. Les protestataires ont précisé qu’il ne s’agissait pas de faire de la Thaïlande une république.

Le mot-dièse #RepublicofThailand écrit en anglais a été utilisé dans plus de 820.000 tweets vendredi, affichant la plus forte tendance en Thaïlande, selon Twitter.

Le Palais Royal n'a fait aucun commentaire sur les manifestations ni sur les demandes de réforme. La Thaïlande est devenue une monarchie constitutionnelle en 1932, lorsque la monarchie absolue a été abolie. Mais les pouvoirs du roi actuel ont été augmentés depuis sa montée sur le trône en 2016.

Le porte-parole du gouvernement Anucha Burapachaisri a déclaré qu'il n'avait pas vu le mot-dièse et a refusé de s’exprimer sur le sujet. Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha n'a pas commenté non plus, mais il a déclaré aux journalistes que la sécurité nationale devait primer et que les manifestants seraient poursuivis s'ils enfreignaient la loi.

Il a également souligné que l’idée d'amender la Constitution ne lui posait aucun problème, mais qu'il appartenait au Parlement de trancher sur la question.

Selon l’une des figures de proue du mouvement étudiant, Parit "Penguin" Chiwarak, la colère exprimée vendredi par plusieurs centaines de milliers d’usagers de twitter démontre que le gouvernement doit répondre à au moins quelques-unes des revendications des manifestants, parmi lesquelles les 10 points de réforme concernant la royauté.

"Quand les gens désespèrent de voir des réformes, ils pensent à la révolution", a-t-il déclaré à Reuters. "Davantage de désespoir mènera à davantage d'agression."

Le Parlement dominé par les partisans du gouvernement a voté jeudi pour retarder l’examen de la question des amendements à la Constitution.

Les manifestants et les parlementaires de l'opposition ont accusé la majorité d'essayer de gagner du temps.

Warong Dechgitvigrom, qui a mené mercredi une marche pro-gouvernement devant le Parlement avec des centaines de royalistes pour s'opposer au changement Constitutionnel, a déclaré que le phénomène du mot-dièse sur Twitter était la preuve d’une collusion avec des étrangers cherchant à dominer la Thaïlande.

"La monarchie thaïlandaise est l'âme de la nation. Si elle est affaiblie, cela créera des conflits et leur facilitera la tâche", a-t-il dit à Reuters, ajoutant : "La plupart des Thaïlandais ne veulent pas d'une république."
 

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