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Réforme constitutionnelle : Le Parlement thaïlandais botte en touche

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REUTERS / Soe Zeya Tun - Plus d’un millier de manifestants pro-démocratie étaient rassemblés le 24 septembre 2020 devant le Parlement à Bangkok pour appeler à des réformes constitutionnelles
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 25 septembre 2020, mis à jour le 25 septembre 2020

Le Parlement thaïlandais a décidé jeudi à l’issue d’un vote de reporter les délibérations sur la question de la réforme de la Constitution, au grand dam des manifestants anti-gouvernementaux qui demandent depuis plus de mois un certain nombre de changements.

Le Parlement, dominé par les partisans du pouvoir en place, a préféré créer un comité chargé d'étudier en premier lieu le processus d'amendement constitutionnel.

"Le vote pour accepter une motion sur les changements constitutionnels est effectivement reporté à novembre", a déclaré à Reuters le député pro-gouvernement Chinnaworn Boonyakiat.

La décision a provoqué la colère des parlementaires de l'opposition et des manifestants, dont plus d’un millier s'étaient rassemblés devant le Parlement pour réitérer leur souhait de changer cette Constitution qu’ils jugent anti-démocratique et de voir l’ex chef de la junte, Prayuth Chan-O-Cha, libérer le siège de Premier ministre.

Les manifestants affirment que la Constitution actuelle a été rédigée pour lui permettre de rester au pouvoir après les élections controversées de l'année dernière. Prayuth Chan-O-Cha soutient pour sa part que le scrutin était juste.

Wiroj Lakkhanaadisorn, un député du parti d'opposition Move Forward, estime que la décision du Parlement de reporter le vote sur la motion vise à "tromper le peuple".

"Si le processus est retardé d'un mois pour mettre en place ce comité, et si la motion est rejetée alors, cela signifiera que les membres du parlement ne pourront plus proposer une autre motion de ce type avant l'année prochaine", a-t-il déclaré dans un tweet.

Pour Siraphop Attohi, un manifestants présent jeudi devant le Parlement, "Il s’agit d’un jeu pour gagner du temps ... Nous ne pouvons pas l’accepter."

Les manifestations menées depuis plusieurs mois dans la rue mais aussi en ligne par des groupes d’étudiants constituent le plus grand défi populaire auquel l'establishment royaliste noyauté par les militaires est confronté depuis que Prayuth Chan-O-Cha a pris le pouvoir par un coup d'État en 2014. 

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