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Perspectives d’une nouvelle compétitivité pour l’économie thaïlandaise

Écrit par Pierre Janvot
Publié le 4 mars 2019, mis à jour le 30 mai 2019

Le 26 février, une centaine d’acteurs économiques ont participé à Bangkok au dernier séminaire de l’Association des Affaires et du Commerce des Entreprises Etrangères en Thailande (EABC).

Cette organisation, soutenue par la Commission Européenne ainsi que par une dizaine de chambres de commerce binationales, proposait d’échanger sur la nécessaire évolution de la réglementation applicable aux entreprises étrangères. 

Le «Foreign Business Act (FBA)» a en effet été institué en 1999 pour préserver les entreprises locales d’une concurrence étrangère parfois trop agressive. Mais depuis 20 ans, cette réglementation a subi peu d’évolution dans le royaume, alors que les pratiques économiques du monde ont été bouleversées.

Pour Giuseppe Busini, chef de mission adjoint de la délégation de l'Union Européenne, la Thaïlande tire 19% de ses revenus touristiques de l’UE, mais ne recevant que 13% de ses investissements économiques, un rééquilibrage semble donc nécessaire. 

En matière industrielle, le secteur manufacturier représente 40% de la richesse annuelle du pays alors qu’il emploie la moitié des travailleurs. Le secteur des services est, lui, largement dominant en produisant 60% de la richesse nationale. Constat partagé par le représentant du Ministère du Commerce, Vuttikrai Leewiraphan, qui reconnait de son côté que la loi peut parfois représenter un obstacle au développement rapide de l’économie thaïlandaise.

Parmi la longue liste des activités ou métiers interdits aux entreprises étrangères, on retrouve des secteurs clés comme par exemple la culture et le commerce du riz.

Mais le maintien des interdictions reste un frein majeur dans un monde où l’économie bouge rapidement, même si 19 secteurs en ont été retirés en 2017 comme c’est le cas pour les institutions et activités financières. 

Selon le docteur Jingjai Hanchalash, vice-président de la Chambre de commerce thaïlandaise et Président de l’Alliance Française de Bangkok, il existe un autre facteur interne freinant le développement de l’économie thaïlandaise, "nos résultats en matière d’éducation ne sont pas à la hauteur de nos besoins, notamment pour accompagner le développement de nos entreprises". 

Le futur semble s’orienter vers une libéralisation avec la définition d’une liste dite «négative» qui se limiterait plutôt au recensement des domaines et secteurs interdits.

Aujourd’hui les licences d’exploitation accordées aux entreprises étrangères restent le fruit de démarches règlementaire et financière complexes. En l’occurrence, selon les règles du FBA, le non versement de la redevance de 0,5% du capital (limitée à 250.000 bahts) expose à une condamnation de 3 ans de prison couplée au paiement d’une amende de 1 million de bahts. 

Mais la Thaïlande, qui pèse 19% du PIB des pays de l’ASEAN, entend bien laisser la porte ouverte au dialogue avec ses partenaires européens en étudiant d’autres levées de restriction.

Une perspective d’avenir dont le futur gouvernement issu des urnes du 24 mars pourra poursuivre l’évolution.

Quelques exemples de restrictions du Foreign Business Act

* pêche et aquaculture dans les eaux territoriales,
* vente et achats d’antiquités ou d’objets historiques,
* fabrication de meubles en bois issus de forêts naturelles,
* agences de publicité,
* chaînes de Télévision et de Radios
* livraison de nourriture en vélo…

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