Les autorités thaïlandaises ont cherché à apaiser les craintes d'une deuxième vague d'infections au Covid-19 jeudi, après qu'une femme a été testée positive près de deux mois après avoir passé une quarantaine au retour de l’étranger.
Cela fait 87 jours que la Thaïlande, qui ne pratique pas de test massif, n’a plus signalé de transmission locale.
Mais mardi l’information selon laquelle une femme thaïlandaise avait été testée positive au COVID-19 alors qu’elle était revenue de l'étranger le 24 juin, a suscité au sein de la population l'inquiétude de voir se déclencher une deuxième vague dont l'éventualité est martelée avec insistance par les responsables politiques et les médias de ce pays pourtant très épargné par le nouveau coronavirus.
Surasak Leelaudomlipi, chef de l'hôpital Ramathibodi de Bangkok, a déclaré que seules des traces du virus avaient été trouvées chez la femme et que les experts étaient "à peu près sûrs" qu'elle n'était pas contagieuse.
"Pour mettre tout le monde à l'aise, nous avons trouvé le matériel génétique du virus, pas un virus", a-t-il précisé.
"Elle a peut-être été infectée au cours des trois derniers mois, probablement à Dubaï ou à Loei, mais pas à Bangkok", a déclaré Taweesin Wisanuyothin, porte-parole du groupe de travail gouvernemental COVID-19, lors d'un briefing.
Ce dernier a ajouté que la femme de 35 ans avait été testée négative à deux reprises depuis mardi et que 24 personnes en contact avec elle à Loei et Bangkok seraient également testées.
"Il n'y a pas de quoi s'inquiéter. Elle porte un masque tout le temps et n'est plus malade", a souligné Taweesin Wisanuyothin.
Deux cas similaires avaient été rapportés peu avant, celui d'un Malaisien rentré chez lui depuis la Thaïlande et celui d'un Japonais testé positif à son arrivée au Japon, puis testé négatif un peu plus tard avec un type de test différent.
Cela remet bien évidemment en question la fiabilité des tests utilisés et par conséquent celle des chiffres de l'épidémie, tout particulièrement le nombre d'infections qui est curieusement celui que certains médias et gouvernants brandissent quand il s'agit de qualifier le niveau de risque.
D'autant que certains pays ont une politique de test massif tandis que d'autres ne testent que les malades et les personnes ayant été en contact avec eux. La Thaïlande fait d'ailleurs partie des seconds.
La Thaïlande, qui avait pourtant continué d’accueillir en janvier et février les étrangers des dizaines de milliers de touristes de Wuhan, l’épicentre de l’épidémie, a enregistré seulement 58 décès dus au COVID-19 et 3.389 cas d’infection depuis janvier, un chiffre qui correspond à moins de 2% des 178.000 cas signalés aux Philippines, le bilan d'infection le plus élevé d'Asie du Sud-Est.
Certains pays asiatiques qui ont eu l'épidémie sous contrôle ont connu des regains d'infections, notamment au Vietnam, où les cas ont plus que doublé depuis la réapparition du virus en juillet après trois mois sans infections locales.
Les craintes du retour du virus ont secoué les marchés financiers thaïlandais. Les actions ont chuté jusqu'à 1,2% jeudi et le baht de 0,6%, faisant craindre que cela ne mine les efforts pour relancer une économie qui se dirige vers une récession record.