Les objets recyclables du sommet ASEAN n’impressionnent pas les écolos

Par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP | Publié le 28/06/2019 à 00:00 | Mis à jour le 28/06/2019 à 02:20

Ils croyaient faire bonne figure en produisant des chaises et des cahiers en papier recyclé lors du sommet de l’ASEAN à Bangkok, mais la Thaïlande et ses alliés du sud-est asiatique ont été accusés dimanche de faire  "greenwash" pour faire oublier que leurs mers et leurs terres débordent de déchets plastiques.

La Thaïlande, l'Indonésie, les Philippines, le Vietnam et la Chine génèrent plus de la moitié des huit millions de tonnes de déchets plastiques qui finissent dans les océans chaque année, selon un rapport publié en 2017 par Ocean Conservancy.

L’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), dont les dirigeants se sont rencontrés le week-end dernier à Bangkok, accueille également plus du quart des déchets plastiques de la planète, importés principalement des économies développées.

Mais la Thaïlande, pays hôte de l’événement, n’a pas manqué de vanter ses mérites "verts" lors de ce sommet de deux jours, présentant des t-shirts fabriqués à partir de déchets  plastique recyclés, des récipients alimentaires biodégradables et quelque 300 chaises en carton recyclé – le tout produit spécialement pour le sommet. 

Tara Buakamsri, de Greenpeace Thailand, s'est moqué de cette production "inutile" d’articles nouveaux pour le sommet, dans une région où les sacs en plastique, les tasses et les assiettes sont systématiquement distribués dans les supermarchés et autres commerces de rue.

"Ce n’est parce que l’on y utilise du papier recyclable que l’on peut automatiquement considérer qu’un sommet est "vert"," a déclaré Tara à l'AFP.

"L'hôtel peut fournir des chaises - pourquoi diable produisent-ils de nouvelles choses?"

Un organisateur du sommet a toutefois déclaré que les sièges en papier seraient utilisés pour le prochain événement de l'ASEAN en fin d’année.

Les négociations le week-end dernier ont abouti à l’accord de la "Déclaration de Bangkok" sur la lutte contre les déchets marins, y compris la pollution par les plastiques, d’ici 2025.

Les écologistes ont estimé que la déclaration manquait d'objectifs concrets et d’échéances pour réduire les déchets marins et ont souligné qu’elle ne concernait pas les déchets plastiques importés.

L'accumulation de déchets en Asie du Sud-Est s'est accélérée, notamment en Malaisie, Indonésie et, dans une moindre mesure, aux Philippines, après que la Chine a cessé d'accepter les déchets en 2018. Selon Greenpeace, les importations de déchets plastique auraient augmenté de 171% depuis 2016.

0 Commentaire (s) Réagir
À lire sur votre édition locale
À lire sur votre édition internationale