Les chercheurs thaïlandais prévoient de débuter en novembre les essais sur l'homme d'un possible vaccin contre le nouveau coronavirus qui pourrait être prêt à être utilisé d'ici la fin de l'année prochaine, a déclaré dimanche un haut responsable, ajoutant que la production de 10.000 doses est actuellement en cours de préparation.
Après des essais sur des singes annoncés comme favorables, la prochaine étape consiste à produire des doses pour les essais sur l'humain, a déclaré Kiat Ruxrungtham, directeur du programme de développement de vaccins de l'Université Chulalongkorn de Bangkok.
Il n'existe pas de vaccin approuvé pour le coronavirus qui provoque le Covid-19, et de nombreuses questions subsistent d’ailleurs autour de l’immunité développée par l’organisme et sa durabilité - une étude chinoise publiée en juin dans la revue Nature met par exemple en doute l’idée qu’une personne infectée par le Covid-19 puisse être immunisée. Le ministère de la Santé lance d'ailleurs un programme de recherches sur l'immunité et invite celle et ceux qui se sont remis du Covid-19 ou ont été en contact étroit avec les patients à y participer, rapportait au début du mois le journal The Nation.
Néanmoins, pas moins de 19 vaccins potentiels sont suivis chez l'humain dans le monde. La Chine mène la course avec un vaccin expérimental de Sinovac Biotech Ltd.
La première usine thaïlandaise devrait achever sa production en octobre et envoyer les produits vers une deuxième usine, qui devrait conclure en novembre, a déclaré Kiat Ruxrungtham. L'objectif initial en termes de calendrier était fixé à septembre, mais selon lui cette échéance ne permettait pas d’avoir suffisamment de vaccins disponibles.
Des usines situées à San Diego et Vancouver produiront 10.000 doses pour des essais sur 5.000 personnes. Le premier groupe, âgé de 18 à 60 ans, recevra différentes doses du vaccin, a-t-il déclaré.
Les essais n'accepteront pas de volontaires "jusqu'à ce que nous recevions l'approbation de la Thai Food and Drug Administration et d'un comité d'éthique", a souligné le directeur du programme de développement de vaccins de l'Université Chulalongkorn, ajoutant que la société franco-thaïlandaise BioNet-Asia prépare ses installations pour une fabrication à grande échelle dans le cas où les essais s'avèreraient concluants.
"Si tout se passe comme prévu, le vaccin sera prêt pour la Thaïlande au troisième ou quatrième trimestre de l'année prochaine", a indiqué Kiat Ruxrungtham.
D'autres pistes de remède contre le Covid-19
Outre la recherche sur le vaccin, d’autres pistes de remède au Covid-19 sont explorées en Thaïlande. Même s’il est encore très difficile d’obtenir des informations sur le bilan des traitements administrés aux quelque 3.200 patients traités jusqu’ici pour le Covid-19 dans le royaume, il est important de noter que des molécules comme l’hydroxychloroquine et l’azythromycine figurent en bonne place dans le protocole médical depuis le début de l’épidémie et figuraient parmi cinq médicaments dont les autorités ont augmenté la production, comme le soulignait The Nation en avril.
Par ailleurs, le 28 juin, le directeur général du département thaïlandais de médecine traditionnelle et alternative, Dr Marut Jirasrattasiri, a annoncé que le Comité d'éthique sur la recherche humaine lui avait donné son aval pour lancer une étude sur les effets de la Chirette verte, de son nom latin Andrographis paniculate, sur les patients COVID-19. Un protocole d’accord avait déjà été signé en février entre le département du Dr Marut Jirasrattasiri et l’Organisation pharmaceutique du gouvernement. La Chirette verte est utilisée contre les infections grippales et la dengue, et avait déjà suscité l'intérêt des chercheurs lors de l'épidemie de SRAS il y une quinzaine d'années.