Le Premier ministre thaïlandais Prayut Chan-O-Cha a appelé vendredi les habitants du royaume à s'abstenir de célébrer le nouvel an bouddhique, Songkran, à annuler leurs déplacements familiaux et à éviter tous rassemblement pendant les trois jours des festivités qui démarre en principe lundi.
Le gouvernement avait déjà annoncé le mois dernier que les vacances de Songkran seraient reportées à une date ultérieure qui reste encore à déterminer, afin de limiter la propagation du Covid-19. Les 13, 14 et 15 avril ne sont donc pas fériés cette année contrairement au calendrier habituel.
Toutes les provinces du royaume ont interdit la vente d’alcool ces jours-ci, rappporte dimanche The Nation, pour des périodes variables selon les endroits par crainte que les conseils de confinement et de distanciation sociale ne soient pas respectés durant cette periode habituellement festive.
Dans un discours télévisé vendredi, le Premier ministre à déclaré que, comme le veut la tradition, les gens pouvait asperger d'eau les statuettes du Bouddha à leur domicile et exprimer leur gratitude à leurs parents, mais "à condition de maintenir une distance de 2 mètres et de porter le masque facial en toute circonstance".
Le Nouvel An thaïlandais, ou Songkran, est généralement marqué par de grandes batailles d'eau de trois jours voire plus dans les rues, et aussi par de grands départs en vacances, notamment depuis Bangkok vers les provinces, des millions de personnes se réunissant autour de leurs parents pour ce rendez-vous traditionnel et religieux. Ces célébrations donnent souvent lieu à des fêtes familiales ou entre amis copieusement arrosées, et c’est précisément ce que cherchent à éviter les autorités dans leur lutte pour limiter la propagation du coronavirus. Les visites dans les temples, qui font partie intégrante du nouvel an bouddhique, sont également déconseillées.
La Thaïlande, qui compte 2.551 cas d’infections au Covid-19 et 38 morts depuis janvier avec un nombre de nouveaux cas en baisse, a imposé l’état d'urgence le 26 mars jusqu’à la fin du mois, après avoir ordonné progressivement depuis la mi-mars la fermeture de la plupart des lieux et établissements accueillant du public, ainsi que des frontières terrestres et aériennes pour les flux entrants. Le Premier ministre a indiqué qu'il se pourrait que l’état d’urgence soit prolongé. Il a en revanche souligné que le gouvernement n'avait pas prévu pour l’instant de prolonger les heures de couvre-feu qui va de 22 heures à 4 heures du matin.
Les personnes qui violent le couvre-feu sans motif valable sont passibles de deux ans d'emprisonnement, et/ou d’une amende pouvant aller jusqu'à 40.000 bahts.
Plusieurs arrestations ont eu lieu un peu partout dans le royaume. La semaine dernière, sept ressortissants français ont été arrêtés à Phuket. Toujours à Phuket autre Français a été arrêté pour s’être déplacé sans porter de masque facial, en violation d’un décret émis par le gouverneur de la province entrée en vigueur le 7 avril et requérant le port du masque facial dans la rue sous peine d'une amende pouvant aller jusqu'à 20.000 bahts.