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Le PM thaïlandais affirme au Parlement qu’il ne démissionnera pas

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REUTERS / Chalinee Thirasupa - Portant un masque et une cravate jaune, la couleur du roi, le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a dit qu’il ne démissionnerait pas lors d’une session parlementaire extraordinaire à Bangkok, le 26 octobre 2020

Aucun changement significatif n’est ressorti de la session parlementaire sur les manifestations anti-gouvernementale mardi. Dans un parc de Bangkok, un millier de royalistes se sont rassemblés pour exprimer leur soutien au gouvernement et à la monarchie

Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a rejeté mardi au Parlement les appels des partis d'opposition lui demandant de démissionner durant une session extraordinaire qu'il avait convoquée pour débattre du mouvement de contestation qui fait rage depuis juillet.

"Je ne fuirai pas les problèmes. Je n’abandonnerai pas mon devoir en démissionnant à un moment où le pays rencontre des problèmes", a déclaré l'ancien général putschiste devant un Parlement dont l’intégralité de la chambre haute a été nommée par son ancienne junte.

Les manifestations anti-gouvernementales, qui demandent sa démission, une nouvelle Constitution et des reformes de la monarchie, ont rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Bangkok et en province depuis la mi-juillet. 

Ce mouvement de contestation d’un genre tout nouveau mené par la jeunesse thaïlandaise et suivi par d’anciens protestataires représente un défi sans précédent pour l’oligarchie militaro-royaliste qui s’est emparée du pouvoir par un coup d’Etat en 2014, vérouillant le pouvoir par une nouvelle Constitution ad hoc.

Le palais royal n'a fait aucun commentaire depuis le début des manifestations qui ont brisé un tabou concernant la critique de la monarchie.

Les députés de l'opposition ont demandé à Prayuth Chan-O-Cha de cesser de se cacher derrière ses vœux de loyauté envers la monarchie et de démissionner.

L'un des leaders de la contestation, Tattep "Ford" Ruangprapaikitseree, a qualifié la session parlementaire d’"inutile".

Le Premier ministre a dit qu'il avait accepté l’idée de créer des comités pour examiner les problèmes mais, faisant référence aux manifestants, il a déclaré: "Je ne sais pas à qui je dois m’adresser car il n'y a pas de leaders. Ce sont tous des leaders."

Crise politique en Thailande devant le Parlement
Un millier de partisans royalistes vêtus de jaunes étaient rassemblés dans le parc Lumpini dans le centre de Bangkok, le 27 octobre 2020. REUTERS / Athit Perawongmetha

Plusieurs figures du mouvement sont parmi les quelques dizaines de personnes arrêtées ce mois-ci, lorsque le gouvernement a décrété des mesures d’urgence le 15 octobre, espérant mettre fin aux manifestations. Une stratégie répressive qui a au contraire enflammé la contestation et fait considérablement grossir les rangs des manifestants au point que les autorités sont finalement revenues sur leurs mesures au bout d'une semaine.

Des partisans pro-gouvernementaux avaient prédit en septembre que le mouvement s’essoufflerait rapidement en raison des demandes de reformes concernant la monarchie affirmant que les Thaïlandais ne sauraient cautionner. Mais c’est le contraire qui s’est produit.

Et les manifestations de soutien à la royauté ont jusqu'ici été beaucoup moins importantes que celles des manifestants anti-gouvernementaux.

Mardi, plus de 1.000 personnes vêtues de jaunes, la couleur du roi, se sont rassemblées dans le parc Lumpini dans le centre de Bangkok aux alentours de 16h avant de se disperser vers 18h30. Un peu plus tôt, certains s'étaient présentés devant l'ambassade des Etats-Unis tout proche brandissant des pancartes demandant à Washington d'arrêter sa "guerre hybride" en Thaïlande -ils accusent les Etats-Unis de financer le mouvement étudiant.

"Nous voulons montrer notre soutien et nos encouragements à Sa Majesté", a déclaré Thatchapan Boriphet, 57 ans. "Je suis politiquement neutre mais je ne peux pas supporter quand il y a violation de la monarchie."

Le bureau du Premier ministre a partagé une image de la manifestation sur Twitter.

Le Dr Tul Sittisomwong, connu pour ses vue ultra-conservatrices a déclaré qu'il appellerait à des rassemblements devant l'ambassade de France et celle du Japon, deux pays qui abritent des réfugiés politique accusés de lèse-majesté.

Pour leur part, les manifestants anti-gouvernementaux, qui accusent le roi de s'ingérer dans la politique tout en vivant en Europe, étaient plusieurs milliers lundi devant l'ambassade d'Allemagne pour demander une enquête afin de déterminer si le monarque avait exercé ses pouvoirs au cours de ses longs séjours en Allemagne, une hypothèse que Berlin a jugé inacceptable.

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