Le Département des Enquêtes Spéciales (DSI) a indiqué la semaine passée que de nouveaux tests menés sur le détecteur d'explosifs utilisé dans le Sud, appelé GT200, ont confirmé ceux effectués en 2010 qui avaient mis en évidence leur inefficacité et, de fait, leur prix injustifié.
Le chef du DSI Tarit Pengdith a conseillé aux 13 agences gouvernementales ayant acheté ce matériel de déposer plainte afin que le DSI puisse entamer des poursuites judiciaires contre le fabricant britannique Comstrac Co Ltd, et les distributeurs étrangers et locaux. D'après le Bangkok Post, 757 appareils GT200 ont été achetés depuis 2004 au prix de 900.000 bahts l'unité.
L'armée continuera néanmoins à utiliser le GT200 dans le Sud du pays en proie à une insurrection, a déclaré il y a dix jours son chef le général Prayuth Chanocha, affirmant qu'il était toujours d'une grande aide sur le terrain. Cette déclaration a été confirmée par le ministre de la Défense actuel, Sukumpol Suwanatat, qui était le chef de l'armée de l'air à l'époque où celle-ci avait été la première entité du pays à se procurer ce matériel de détection.
Chef de l'armée au début de l'année 2010 lors de la publication des premiers tests, Anupong Paojinda avait lui aussi défendu l'efficacité du détecteur s'opposant publiquement aux conclusions révélées et soutenues par Premier ministre de l'époque, Abhisit Vejjajiva, selon lesquelles l'appareil était inefficace et ne devait plus faire l'objet de nouvelles commandes.
Les premiers soupçons concernant l'efficacité du GT200 étaient apparues en octobre 2009, lorsqu'une bombe dissimulée dans une moto avait explosé dans la province de Yala, alors que le véhicule avait déjà été contrôlé par un détecteur de ce type. Pour l'éditorialiste du Bangkok Post, Veera Prateepchaikul, "l'armée préfère risquer des vies plutôt que d'admettre une erreur".