Les taux de pollution de l’air sur Bangkok ont baissé de manière significative au cours du week-end à l’approche du Nouvel an chinois.
Alors que les festivités du nouvel an chinois entrent dans leur premier jour, le 4 février, les niveaux de pollution atmosphérique sur la capitale thaïlandaise sont durant le week-end de la zone rouge dans laquelle ils étaient en quasi permanence depuis plusieurs semaines, à la zone orange voire jaune, qui correspond à des niveaux considérées comme sains. Lundi matin l’indice AirVisual indiquait un AQI de 67 avec 19.9 Microgrammes de PM2,5 par mètre cube d’air - l'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un niveau d'exposition maximum quotidien de 25 microgrammes.
Après plusieurs semaines de tergiversations face à l'épisode de pollution atmosphérique qui frappe la capitale thaïlandaise, les autorités municipales et le gouvernement ont finalement pris des mesures visant non plus les conséquences, mais les causes du problème.
Mercredi, le gouverneur de Bangkok avait déclaré la capitale "zone de contrôle", annonçant l'interdiction des véhicules au diesel et les feux de toutes sortes en ville.
Jeudi, le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha a appelé les Bangkokois à recourir au covoiturage et demandé à l'armée de "contrôler" les usines.
La Bangkok Mass Transit Authority, compagnie publique de bus de Bangkok qui gère plus de 2.000 véhicules, a dit avoir laissé au garage les plus polluants tandis que le ministère de l’Energie a accéléré le développement du biodiesel B20 pour les poids-lourds et les bus de Bangkok.
L’Administration Metropolitaine de Bangkok (BMA) a également demandé la collaboration des propriétaires d’immeubles pour permettre la pulvérisation d’eau depuis le toit des tours les plus élevées.
A l’approche du Nouvel an chinois, les autorités avaient même demandé aux habitants d’éviter de brûler de l’encens. Or, la tradition veut qu’au moment du Nouvel an chinois, qui tombe cette année le 5 février, on allume des pétards pour éloigner le démon Nian et on brûle toutes sortes d’objets en papier représentant des biens que l’on souhaite transmettre aux défunts dans l’au-delà (billets de banques, voitures, vêtements, etc.). Il est donc fort à parier que cet appel à ne sera pas respecté ces jours-ci.
Le nuage nocif sur Bangkok a donc amené, contraint et forcé, le gouvernement à prendre "des mesures décisives", a déclaré la coordinatrice régionale de l'ONU pour l'environnement pour les produits chimiques, les déchets et la qualité de l'air, Kakuko Nagatani-Yoshida.
Selon elle, stopper les usines les plus polluantes est une solution de court terme, mais elle estime qu’à terme "les usines devront passer à une technologie plus propre et que la combustion à ciel ouvert des déchets doit être arrêtée".
«[Le smog] durera au moins jusqu'à la fin du mois de février… et cela va empirer avec l’effet El Nino, qui interviendra très bientôt», a déclaré au South China Morning Post Tara Buakamsri, directeur Thaïlande de l'ONG Greenpeace.
Après avoir fait fermer les écoles de la ville la semaine dernière de mardi à vendredi, le ministre de l'Education a autorisé les établissements qui le jugeaient nécessaire à rester fermées lundi.