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FRENCH TECH THAILAND – "Nous avons en Thaïlande une communauté tech française dynamique"

FRENCH TECH THAILAND FRENCH TECH THAILAND
Écrit par Lepetitjournal Bangkok
Publié le 28 février 2017, mis à jour le 9 février 2018

Lancé en 2013 par le gouvernement français pour dynamiser la création de startups et promouvoir le savoir-faire français en matière d’innovation, le mouvement French Tech n’a pas tardé à tisser sa toile en Thaïlande grâce à la volonté et l’enthousiasme de professionnels établis dans le royaume. Alors que la French Tech Thailand vient juste de souffler deux bougies, l’un d’eux, Emmanuel Fauvel, directeur de la société ASTEMIS, fait pour nous le point sur le chemin parcouru et les perspectives à venir

LEPETITJOURNAL.COM : Quel bilan faites-vous globalement de ces deux premières années ?

EMMANUEL FAUVEL: La French Tech Thailande grandit doucement et commence à être reconnue. Notre rendez-vous "Les Mercredis de la French Tech" qui a lieu chaque premier mercredi du mois a réussi à conquérir un public fidèle, varié, et multiculturel. C’est devenu un des évènements incontournables de l'écosystème des startups en Thaïlande.

Le mouvement "French Tech" prend forme et rassemble de plus en plus. Nous avons récemment invité, lors d’un événement privé, une soixantaine de fondateurs et PDG pour discuter de leurs attentes vis-à-vis de la French Tech.

Nombre d’entre eux ont répondu présent et ont montré leur intérêt pour la dynamique que la French Tech apporte en Thaïlande.

Aujourd’hui, nous comptons une cinquantaine de startups et d’entreprises "tech" membres dans notre réseau. La communauté est encore en train de se constituer et de se consolider, mais les bases ont été posées pour avancer ensemble.

Que pouvez-vous nous dire sur cette communauté "Tech" française de Thaïlande ?

Aujourd’hui on voit bien à quel point la communauté française à Bangkok est dynamique dans le secteur du logiciel, des plateformes de vente en ligne, des solutions digitales… des startups fondées ou co-fondées par des Français lèvent des fonds, parfois très importants, comme WearYouWant, Wishbeer, Getlinks, KYKLO - ce qui ne se voyait pas du tout il y a 5 ans. Chaque année on voit de nouveaux entrepreneurs qui arrivent pour expérimenter leurs idées sur le marché thaïlandais, comme SocialC, SiamCarDeal ou OhMyGeorge.

Par ailleurs, beaucoup de Français travaillent également dans des boîtes tech d’envergure : Line, Lazada, aCommerce, Orami, Nokia, True. C’est une partie importante du maillage de la French Tech, utile aux jeunes pousses comme aux startups  plus matures en quête de financement et de partenaires commerciaux.

Un mot sur les plus belles réalisations de la French Tech Thailande?

La plus belle réalisation est sans aucun doute Les Mercredis de La French Tech, créés par les trois membres fondateurs qui sont Axel Baratte, Eric De Ghellinck et Stéphane Lambert et qui ont vraiment donné une impulsion en créant cet événement. Nous essayons de faire en sorte que tous les acteurs qui gravitent autour des start-ups puissent se rencontrer, apprendre,  échanger, partager leur connaissance. Notre “french touch”, l’aspect "casual", vulgarisé et la gratuité de nos évènements semblent plaire et rassembler.

Nous avons des retours très positifs, des opportunités d’affaires et des coopérations se créent, des personnes ont trouvé des emplois. Des stagiaires, des stages en entreprise. Les gens aiment se réunir et parler ensemble dans un cadre chaleureux. Certaines personnes viennent de loin pour assister aux événements et sont régulièrement présents, c’est très gratifiant. Nous sommes passés assez rapidement d’une audience moyenne de 40 personnes à 80 personnes aujourd’hui.

Avec le soutien de Business France, nous avons également eu la possibilité d’offrir une vitrine de choix aux start-ups locales en participant au Startup Summit Thailand en 2016. Ce sommet a été très médiatisé, énormément de visiteurs sont venus et cela a beaucoup aidé à la visibilité de la marque “French Tech” et les startups qui ont profité du pavillon comme Light Blue Environmental Consulting, Instaroid, Fairagora& Verifik8, Alkia / Connected Objects ou ASTEMIS.

En fin d’année dernière, nous avons signé un partenariat avec un co-working space : The Work Loft Silom, afin de pouvoir faire bénéficier les membres de la French Tech de tarifs préférentiels pour les hot desks et bureaux.

Un des piliers de la French Tech est de "rayonner". En tant que porteurs de ce projet, nous avons la volonté de mieux faire connaître notre initiative au plus grand nombre. De manière générale, nous avons régulièrement des retours positifs sur le site internet et sur l'activité Facebook. Nous sommes passés de 0 à 1.600 fans sur Facebook, 650 membres sur Linkedin, 230 sur Twitter, 430 sur Meetup et 700 emails qualifiés dans notre base de données. Tout ceci sans aucune publicité avec le soutien de médias français locaux comme Lepetitjournal.com.

Une anecdote qui nous fait chaud au cœur également et qui illustre le pouvoir des réseaux sociaux, l'un des membres du comité de pilotage a récemment donné une interview à un YouTubeur spécialisé dans les conseils aux jeunes pour entreprendre. L’un des followers de ce dernier a décidé dans la foulée de créer La French Tech Roumanie !

Les échecs, ou du moins ce qui a moins bien marché ?

Pour l'instant notre stratégie est de faire des petits projets - il faut dire aussi que nous n’avons pas de budget - de les amener au bout et nous n'avons pas eu réellement d'échecs jusqu’ici. Fédérer tous les acteurs engagés autour des start-ups, les convaincre de l'intérêt d'être ensemble, c'est un défi dans une ville où il y a déjà énormément d'événements et où chacun a déjà son réseau.

Quelles ont été les principales difficultés à surmonter ?

La French Tech Thailande est toujours à la recherche de sponsors et de partenaires pour développer ses activités, et les membres impliqués dans l'initiative le font de façon bénévole. Notre philosophie: partage de connaissance, solidarité, plaisir mais le fait que nous n’ayons aucun support financier est clairement un frein.

Une autre des difficultés est de trouver davantage de membres prêts à se mobiliser – bénévolement– et investir de leurs temps personnel pour développer davantage de projets qui pourraient être bénéfiques aux start-ups.

Les soutiens les plus précieux ?

C’est d’abord le public qui apprécie les événements. Ensuite les entrepreneurs qui sont enthousiastes et voient un clair avantage à faire partie de La French Tech.

Le soutien vient de beaucoup de personnes qui donnent toutes un peu / beaucoup de leur énergie. Ainsi que les différents acteurs de la scène start-up à Bangkok qui nous soutiennent à monter nos projets, comme de nombreux espaces de coworking qui nous accueillent gratuitement dans leurs locaux pour organiser les Mercredis de La French Tech par exemple.

Etre partenaire media nous aide aussi à avoir plus de visibilité, La French Tech est Media Partner d’Entrepreneur Now Awards un prix qui récompense les meilleurs projets en Thaïlande.

Au niveau institutionnel, la Chambre de commerce Franco-Thai et Business France nous soutiennent et nous apportent une crédibilité non négligeable.

Les défis à relever ?

Le défi principal est d’être toujours être intéressants et aller de l’avant, proposer des idées neuves pour porter, encourager, connecter cette communauté de startups.

Le deuxième défi est de trouver du mécénat auprès de grandes entreprises françaises ou locales. Pour cela il nous faut encore plus de visibilité et encore plus de startups !

Vos projets et objectifs pour la suite ?

La priorité est de faire en sorte de grossir la communauté de start-ups, d’essayer de leur apporter du soutien en les mettant en relation les unes avec les autres, monter une plateforme collaborative pour apporter du mentoring, de l’expertise et conseiller les jeunes pousses. En parallèle aux Mercredis de la French Tech, peut-être créer de nouveaux événements sous un autre format (plus axé sur la technologie et l’innovation par exemple).

Ensuite, nous souhaitons être reconnus comme “Hub”, un label pour qualifier les métropoles internationales de la French Tech, car cela nous permettrait d'avoir une meilleure visibilité au niveau régional et international, mais aussi depuis la France. C’est un des objectifs principaux de 2017.

Un mot à ajouter ?

Nous encourageons tous les lecteurs de Lepetitjournal.com à venir aux événements (le premier mercredi du mois) et à s’inscrire pour recevoir notre e-mail d’invitation sur www.lafrenchtechthailande.com.

Le prochain événement est le 1er mars à l’université Chulalongkorn (transformation digitale dans les grandes entreprises avec 3 intervenants venant de Krungthai-AXA, Engie et Siam Piwat), l’événement du premier mercredi d’Avril sera FASHION TECH avec notamment Frederick Besson (Perfumist App) qui vient juste de gagner le prix Entrepreneur Now Award 2017 dans la catégorie "Creative Entrepreneur".

Si certains de vos lecteurs ont une startup, nous les invitons à s’enregistrer dans notre communauté (c’est gratuit) sur http://eepurl.com/ccyiLr

LIRE AUSSI: FRENCH TECH THAILANDE – "Fédérer les talents pour leur réussite et celle de la communauté"

Ont également contribué à cette interview Elodie Badoual et Etienne Rieuneau
Propos recueillis par Pierre QUEFFELEC (http://www.lepetitjournal.com/bangkok) mercredi 1er mars 2017
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Publié le 28 février 2017, mis à jour le 9 février 2018

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