Les industriels thaïlandais préviennent des risques de hausse brutale des salaires

La Fédération des Industriels thaïlandais a prévenu mardi que les hausses de salaire promises par les vainqueurs des élections en Thaïlande risquaient de nuire aux entreprises, à l'emploi et à la compétitivité, alors que l’indice de confiance du secteur a baissé le mois dernier.

Les principaux partis d'opposition thaïlandais, Move Forward et Pheu Thai, ont convenu lundi de former une coalition gouvernementale, après avoir battu aux urnes dimanche les partis pro-armée, au pouvoir depuis neuf ans.

Or, chacun d’eux avait promis durant la campagne électorale une augmentation significative du salaire minimum journalier, actuellement à 337 bahts en moyenne dans le pays.

Move Forward a promis d'augmenter le smic à 450 bahts (12,15 €) par jour avec des ajustements annuels, tandis que le Pheu Thai s'est engagé à l'amener à 600 bahts d'ici 2027.

La Fédération des industries thaïlandaises (FTI) a déclaré qu’elle n’était pas contre l’idée de relever le niveau des salaires, mais elle appelle le futur gouvernement à   prendre soin d'ajuster les hausses en fonction des compétences et de la productivité.

"C'est notre principale préoccupation. Chaque fois que les salaires augmentent, la compétitivité de la Thaïlande chute et les IDE (Investissements directs étrangers) chutent", a déclaré le vice-président de la FTI, Montri Mahaplerkpong, lors d'une conférence de presse.

Wiwat Hemmondharop, un autre vice-président de FTI, a déclaré que la Thaïlande devrait adopter des salaires moyens, et non des salaires minimums, pour donner la possibilité aux entreprises de s'adapter.

"Si les salaires augmentent beaucoup, ce sont les petits qui mourront en premier", a-t-il déclaré. "Une augmentation rapide et importante des salaires sans prendre en compte la structure de l'activité fera que les gens perdront leur emploi", a-t-il déclaré.

La FTI a appelé à ce qu'un nouveau gouvernement soit mis en place rapidement afin que la Thaïlande puisse relever les défis économiques dans un contexte de croissance mondiale au ralenti.

Le TISI, l'indice de confiance de la FTI, a chuté pour la première fois en quatre mois passant de 97,8 en mars à 95,0 en avril, en raison de la faiblesse de la demande mondiale, de la hausse des coûts de production et de la volatilité des devises.