Le Centre français d'Etudes Stratégiques de la Marine vient de publier un numéro des "Brèves Marines" sur la Marine thaïlandaise. Ce bulletin événementiel a pour objectif de mieux comprendre l'actualité et les enjeux de la Marine nationale.
Alors qu'en juillet dernier, Bangkok a annoncé, quatre ans après une première tentative, son souhait d'acquérir trois sous-marins d'attaque chinois dans un contexte régional de course aux armements, "Brèves Marines" propose une analyse de la situation fondée sur trois axes principaux.
La situation géographique de la Thaïlande en fait un carrefour géopolitique, aussi le pays doit-il adapter sa marine aux défis maritimes contemporains qui se présentent à lui, sur le plan sécuritaire avec la surveillance de sa ZEE ou la lutte contre la piraterie et sur le plan technique en s'alignant sur le développement des capacités sous-marines de ses voisins.
Actuellement dotée de peu de bâtiments emblématiques, la Royal Thai Navy aspire aussi à se diversifier pour devenir une "force navale océanique" en développant pour cela une flotte sous-marine. La Thaïlande hésite à choisir un camp entre son voisin et partenaire économique chinois et son allié américain. Elle effectue moins d'exercices avec ses partenaires historiques pour se concentrer sur la lutte anti-sous-marine.
L'achat de trois sous-marins S-20 à la Chine doit être confirmé en 2017 et marquerait à la fois la participation de la Thaïlande à la course à l'armement naval en Asie du Sud-Est et son rapprochement avec Pékin. En 2012, la Thaïlande avait annulé un précédent contrat avec la Marine allemande faute de budgets suffisants. Pour garantir la sécurité de ses eaux et gagner en légitimité sur la scène régionale, le pays doit maintenant développer sa flotte, et l'achat de ces sous-marins à la Chine montrerait la volonté de Bangkok à participer au grand jeu asiatique.
S.D-L vendredi 23 septembre 2016