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ECOLOGIE – L’énergie solaire pour assurer un avenir aux tuk-tuks

tuktuktuktuk
Les modèles traditionnels de tuk-tuks - polluants et bruyants - pourraient bientôt faire place à un nouveau modèle plus avantageux à tout niveau, à part son prix, presque deux fois plus cher (Photo Jean-Louis Duzert)
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 30 juin 2010, mis à jour le 25 juillet 2019

Véritable symbole non-officiel de la Thaïlande, les tuk-tuks sont un incontournable de la vie à Bangkok, mais sont parfois montrés du doigt pour le bruit et la pollution qu'ils dégagent. Pour remédier à ce problème, un Thaïlandais vient d'inventer un nouveau modèle à énergie solaire avec zéro émission toxique, qui ne fait pas de bruit, est plus rapide et possède plus d'espace. Une petite révolution qui pourrait bientôt faire sa place dans les rues de la capitale
Lire aussi notre encadré, Un des symboles de la Thaïlande

Prapai Hemsuwan allume le moteur de son engin à trois roues, faisant tousser le moteur et laissant derrière lui une épaisse fumée noir. "La vie n'aurait pas de sens sans les tuk-tuks", explique-t-il. Son véhicule bien-aimé est l'un des 8.000 triporteurs à Bangkok, ville où les tuk-tuks - dont le nom s'est imposé par le son que faisait un des anciens modèle - sont devenus une attraction majeure. Mais les engins de couleurs vives, dont beaucoup roulent à l'essence ou au gaz naturel, sont confrontés à une concurrence grandissante des modes de transports plus verts et plus modernes, suscitant des questions sur leur place dans le futur.

Un tuk-tuk écologique

Face aux taxis à air-conditionné, aux moto qui esquivent les embouteillages et au métro aérien de Bangkok, les humbles tuk-tuks ressemblent parfois à une relique du temps passé. Mais la création d'un nouveau modèle à énergie solaire pourrait faire entrer ces véhicules à trois roues dans le 21ème siècle. Le premier prototype est le fruit d'un ingénieur de l'armée de l'air, Morakot Charnsomruad, qui espère que son triporteur pourra être l'annonceur d'une époque plus verte dans le trafic congestionné de Bangkok. "Cela nous aidera à assainir notre pays ? tout le monde voudra le conduire", assure-t-il.
Ancien chef de l'armement et des sciences à la Thai Air Force, Morakot vend déjà des versions électriques à travers le monde grâce à son entreprise de carburant et d'énergie vert. Le nouveau tuk-tuk possède une batterie alimentée en partie par un panneau solaire installé sur le toit. Il est silencieux, sans émissions toxiques et possède une autonomie de 80 kilomètres, comparé aux 60 kilomètres que peuvent faire les modèles traditionnels. Les amateurs de sensations fortes seront également heureux de constater qu'il peut atteindre une vitesse de 60km/h, surpassant ainsi son rival à essence lors d'un essai. Et, dans un clin d'oeil aux touristes occidentaux qui acceptent de s'exposer à l'atmosphère lourde des routes de Bangkok, le nouveau tuk-tuk a été conçu pour laisser plus d'espace aux jambes, et possède un toit plus haut.

Vaincre les questions financières

Mais alors que le climat thaïlandais est suffisamment ensoleillé pour permettre aux tuk-tuks de circuler toute l'année, ils doivent encore faire leurs débuts commerciaux dans les rues de Bangkok. Les autorités de la ville ont cessé de délivrer de nouvelles licences pour les tuk-tuks en 2008, et doivent déterminer d'ici trois à quatre ans de nouveaux standards sur les émissions des véhicules à trois roues, et donc décider quel type de véhicule est acceptable ou non sur les routes. Et bien que l'Administration métropolitaine de Bangkok souhaite voir les modèles électriques remplacer les traditionnels tuk-tuks, la version à énergie solaire n'a pas encore reçue le feu vert pour une utilisation commerciale. Les autorités doivent aussi prendre en compte les difficultés de certains conducteurs de tuk-tuks, qui roulent parfois avec de l'huile de cuisine. "Ils ont des revenus limités, et si nous sommes trop stricts cela être très compliqué pour eux", a réagi un officiel. Les engins solaires auront un prix d'environ 320.000 bahts (8.000 euros) contre 180.000 bahts pour un tuk-tuk traditionnel, mais Morakot espère obtenir des subventions gouvernementales pour les rendre plus abordables.
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) mercredi 30 juin 2010

Un des symboles de la Thaïlande
Les tuk-tuks ont été l'une des principales caractéristiques de Bangkok durant des décennies. Les premiers modèles ont été importés du Japon à la fin des années 50, mais la Thaïlande a vite commencé à produire sa propre version, plus économique, qui a remplacé le pousse-pousse à pédale pour des véhicules à trois roues originellement connus sous le nom de "samlors". Malgré une tentative d'interdiction dans les années 60, ils ont vite pris de l'importance au point de devenir un symbole non-officiel de la Thaïlande. L'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra en avait même offert un au dictateur zimbabwéen Robert Mugabe au cours de son mandat, espérant pouvoir exporter les tuk-tuks dans les rues de Harare. Aujourd'hui, l'avenir de ces triporteurs semble être sur une bonne voie, l'actuel chef du gouvernement Abhisit Vejjajiva s'étant fait photographier dans le prototype de Morakot la semaine dernière.

(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html) mercredi 30 juin 2010

lepetitjournal.com bangkok
Publié le 30 juin 2010, mis à jour le 25 juillet 2019

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