Missionnaire pendant 30 ans au Brésil, le Père François Glory est depuis un an en Thaïlande. Suite à ses nombreuses expériences à l’étranger, il a apporté son petit plus à la paroisse francophone de Bangkok.
Après avoir vécu 30 années au Brésil à défendre les paysans, le Père François Glory est arrivé à Bangkok en 2015 pour remplacer le Père François Gouriou, souffrant. "Je suis ici pour donner une âme, pour écouter les gens et pour apporter de nouvelles choses".
Ce qu’il aime c'est "s’intéresser à l’homme", dit-il. Il a alors créé des petites comédies musicales afin de mieux impliquer les jeunes dans l’histoire de la religion. "Je monte souvent des spectacles. Dernièrement, j'ai écris un conte qui a été joué par les enfants". Mais ce n’est pas tout, le missionnaire ne manque pas d’idées et veut faire vivre sa paroisse.
"Sur le plan social, il y a une dizaine de couples réfugiés pakistanais qui se trouvent dans de très grandes difficultés financières, politiques et économiques et la paroisse finance 4.000 bahts par mois. Ce qui est assez innovant c'est que ce n'est plus le prêtre qui leur donne l'argent, ce sont des laïcs qui viennent tous les mois, discutent avec eux, voient leur situation et font des dons. Je dirais donc que là aussi, nous avons avancé", explique François Glory.
Des actions sont également préparées afin de mettre en contact les membres de la communauté avec les différentes associations qui existent à Bangkok et en Thaïlande. L’objectif est de récolter davantage de soutien financier pour aider les personnes concernées. Par exemple cette année la paroisse a récolté plus de 3.200 lots pour les Karens, une tribu du Nord de la Thaïlande.
La paroisse a également innové sur le plan technologique avec un nouveau site internet mais aussi une page Facebook.
A 70 ans, le Père François est encore plein d’énergie et le prouve: "l’année dernière on a fait un gymkhana dans le quartier chinois. Nous avions quarante jeunes, j’ai moi-même joué au foot. Suite à cela, nous nous sommes dit pourquoi ne pas monter une tribu de scouts". Cette année, François Glory a effectué la même activité sportive mais à Koh Samui. "Ce sont des choses nouvelles que mon prédécesseur ne pouvait pas faire étant malade. Moi, j'étais scout et je continue à utiliser cette méthode de participation : c'e nest pas le curé qui commande, c'est une équipe de laïcs, de jeunes".
Entouré d’une équipe "volontaire et efficace", il leur laisse beaucoup de liberté. "Chaque année nous avons un bénévole, Laetitia est parmi nous depuis pratiquement un an, elle s'occupe de liturgie, du papier, de la communication, des contacts. Et c'est très bien" se réjouit-il, "je pars du principe qu'il vaut mieux parfois que les laïcs empiètent un petit peu sur les bancs du curé plutôt que le curé sur les bancs du laïc".
Le prêtre a des projets: "actuellement, on prépare une rencontre. Comme c'est l'année de la miséricorde, je leur ai proposé qu'on fasse l'évangile de Saint Luc, j'ai donc choisi des textes. Les gens vont travailler en groupe, ils vont discuter entre eux. Après ça il y aura un partage et je ferai un petit quart d'heure de mise au point, d'éclairage".
Il ne prétend pas avoir tout changé, au contraire, il avoue apporter "uniquement son style brouillon" car il improvise. "J’étudiais la Bible tous les jours quand j’étais au Brésil, mes textes je me les appropries. Les gens ont été un peu déstabilisés en Thaïlande mais maintenant ils s’adaptent" ajoute-t-il.
Samantha FLORES jeudi 11 février 2016