La Docteure Sompid Kattiyapikul, ex-Vice-Présidente de l’Université Silpakorn explique les raisons qui ont amené son université à décerner en août dernier un doctorat honoris causa au Président Macron
Le 22 août dernier, l’université Silpakorn qui procède depuis trente ans à de nombreux échanges avec des universités françaises a remis un doctorat honoris causa en affaires internationales à Emmanuel Macron. Dans un entretien accordé à lepetitjournal.com, la Dre Sompid Kattiyapikul, ex-Vice-Présidente de Silpakorn et Doyenne du Collège International de l’Université, aussi francophone que francophile après avoir effectué une partie de ses études à Besançon, explique les raisons qui ont conduit à décerner pour la première fois cette distinction à un chef d’État étranger.
Dre Sompid, que pouvez-vous nous dire sur l’histoire des relations entre l’université de Silpakorn et la France ?
Vous n’êtes pas sans savoir que nos deux pays entretiennent une relation de longue date, entamée sous les règnes du Roi Narai et du Roi Soleil. Pour l’université de Silpakorn, cette relation est bien entendu plus récente puisqu’elle a commencé il y a trente ans.
En tant que Vice-Présidente, j’étais dans le temps en charge des relations internationales. J’ai étudié le français et fait des études en France, à Besançon. Cela m’a encouragée à convaincre les membres de l’université, généralement plus portés vers des pays comme les États-Unis ou l’Angleterre à cause de la barrière linguistique, de se tourner vers la France.
Nous avons des protocoles d’accords avec différents établissements en France, que ce soit en archéologie, en histoire de l’art, en lettres, en langues et plus dernièrement en hôtellerie. Le premier protocole fut signé avec l’école des beaux-arts, rue Bonaparte. Il nous permet d’effectuer des échanges d’artistes. Nous avons également une collaboration avec l’université de Paris V qui permet à nos étudiants d’y accomplir leur doctorat en pharmacie. Et aussi nous avons instauré des relations d’autres types, notamment dans le domaine de l’hôtellerie. Là il s’agissait de vraiment créer une école avec un partenaire, en l’occurrence l’école Vatel qui est très connue au niveau international.
Quelles sont les raisons qui ont amené l’université à décerner en août dernier un doctorat honoris causa au président Emmanuel Macron ?
Je travaille toujours avec gratitude. Dans ma tête je suis restée une ancienne élève avec une bourse d’études qui doit trouver un moyen de renvoyer l’ascenseur. C’est très important à mes yeux. Quand je suis devenue doyenne du Collège International de l’Université de Silpakorn, j’ai cherché une façon de montrer notre gratitude envers la France, pour cette belle relation que nous entretenons depuis trente ans.
En Thaïlande, pas moins de quatre Présidents de mon université ont eu une formation en France. Il est assez fréquent de donner un doctorat honoris causa aux gens qui soutiennent des universités. Pour remercier la France, nous avons décidé de remettre ce doctorat honoris causa en affaires internationales au Président Emmanuel Macron qui a démontré des compétences dans ce domaine.
Au travers de sa personne, de sa fonction, c’est à toute la France que nous souhaitons rendre grâce. Le Président de l’université a soumis ce dossier à différents comités et c’est le haut conseil de l’université qui a pris la décision finale. J’en suis très heureuse et fière.
Que prépare l’université pour l’éventuelle venue du Président français envisagée l’an prochain, lorsque la Thaïlande prendra la présidence de l’ASEAN ?
L’accueil, l’hospitalité comptent énormément en Thaïlande. S’il vient, nous préparerons comme il se doit la réception d’une personne de son importance. Mais il est trop tôt pour donner des détails. On ne sait toujours pas à quelle date sa venue pourrait avoir lieu, ni même si elle est confirmée... Bien sûr nous souhaiterions profiter de sa visite pour lui remettre son diplôme. Pour cela nous devrons travailler en relation avec le gouvernement. Ce serait une grande fierté pour l’université Silpakorn et pour la Thaïlande.
J'en profite ici pour remercier vivement l'Ambassade de France de son soutien et de son aide à entreprendre des démarches. Et j'espère bel et bien que la remise de ce titre honorifique au Président Emmanuel Macron renforcera la relation bilatérale entre la France et l'Université de Silpakorn fondée sur une base solide depuis plus de trente ans.