Deux journalistes thaïlandais ont été arrêtés mardi par l'armée pour avoir posé des "questions agressives" au Général Prayuth, chef de la junte militaire au pouvoir, lors de sa conférence de presse lundi.
L'armée a convoqué puis sermonné deux journalistes parce qu'ils avaient posé des questions jugées "agressives" par le Conseil national pour la paix et l'ordre (NCPO) au Général Prayuth, chef de la junte militaire au pouvoir. La reporter du Bangkok Post, Wassana Nanuam, spécialiste des affaires militaires, et son homologue Suparirk Thongchairit, de Thai Rath, un quotidien en langue thaïe, avaient lancé des questions au chef de l'armée pendant sa conférence de presse lundi, la première qu'il donnait depuis sa prise du pouvoir jeudi.
La première a demandé à Prayuth s'il briguait le poste de Premier ministre, le second l'a interrogé sur la date des élections à venir.
"Prayuth m'a demandé de vous dire qu'il n'est pas seulement le chef de l'armée, il est aussi en charge de l'administration du pays dans les affaires exécutives et législatives.
Donc, il a besoin de faire attention car toutes ses réponses vont être connues du public. S'il vous plait, faites attention à vos questions car il n'est pas encore temps de répondre à toutes ces interrogations", a indiqué le secrétaire de l'armée, le général Polphat Wannaphak.
Un reporter du quotidien The Nation, Pravit Rojanaphruk, avait déjà été arrêté dimanche après que l'armée l'ait convoqué. Il s'y était rendu la bouche scotchée, pour protester contre la censure des médias.
L'éditeur du magazine Fah Dieow Gan, Thanapol Eiwsakul, a été arrêté vendredi pour ses positions prises contre le coup-d'Etat.
Aussitôt après avoir pris le pouvoir le 22 mai, les putschistes ont entrepris une chasse aux sorcières, convoquant et arrêtant des dizaines de personnalités "rouges", pour étêter le mouvement pro-Shinawatra tout en muselant les médias afin de filtrer la circulation de l'information.
A.S. jeudi 29 mai 2014