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Des Thaïlandais inculpés pour des T-shirts d’un mouvement républicain

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Twitter - le 6 septembre, les autorités ont découvert une femme en possession de 400 t-shirts noirs frappés d’un petit drapeau rouge et blanc promouvant "l'Organisation pour la fédération thaïlandaise"
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 15 septembre 2018, mis à jour le 4 octobre 2018

Quatre personnes ont été inculpées pour sédition en Thaïlande ces jours-ci après avoir été arrêtées en possession de t-shirts associés à un mouvement pro-républicain

Les militaires thaïlandais ont inculpé quatre personnes pour "sédition" ces jours-ci après les avoir arrêtées en possession de T-shirts prônant l'abolition de la monarchie, a-t-on appris vendredi auprès de l'ONG Thai Lawyers for Human Rights.

Les arrestations ont commencé le 6 septembre lorsque les autorités ont découvert une femme en possession de 400 t-shirts noirs frappés d’un petit drapeau rouge et blanc promouvant "l'Organisation pour la fédération thaïlandaise", un groupuscule inconnu jusqu'ici qui aspire à transformer l’actuelle monarchie Constitutionnelle en une république, selon un membre de l'ONG Thai Lawyers for Human Rights.

"Les quatre suspects ont été inculpés pour sédition et association illégale," a indiqué l’avocate Pawinee Chumsri. Une seule reste détenue, les trois autres ont été libérées sous caution dans l'attente d'un procès au terme duquel elles risquent sept ans de prison. 

Ce petit mouvement, uniquement actif sur les réseaux sociaux avec des relais à l'étranger, préconise un système d'administration fédérale et l'abolition de la monarchie.

Le républicanisme est un sujet extrêmement sensible en Thaïlande, où la moindre critique envers la famille royale peut valoir 15 ans de prison selon la loi de lèse-majesté qui est l’une des plus sévères au monde. 

Depuis l'arrivée au pouvoir des militaires après un coup d'Etat en mai 2014, les poursuites pour lèse-majesté se sont multipliées. Une centaine de personnes sont derrière les barreaux pour ce motif, d'après la Fédération internationale des droits de l'homme (Fidh).

D'après le vice-Premier ministre Prawit Wongsuwan, "l'Organisation pour la fédération thaïlandaise" est basée au Laos et affiliée à un militant qui a fui la Thaïlande car il encourt des poursuites pour lèse-majesté.

Prawit a également relativisé l’importance de ce groupuscule, disant qu’il "n’a aucun poids et que ceux qui sont derrière essayent simplement d’inciter les gens via les réseaux sociaux à songer au séparatisme pour mettre en place une république".  

Sunai Phasuk, de Human Rights Watch, a dit ne pas savoir grand-chose sur "l'Organisation pour la fédération thaïlandaise“ mais, étant donné que les suspects n’ont pas fait acte de violence, leurs actions sont considérées comme "pacifiques".

"Le gouvernement devrait faire preuve de retenue et ne devrait pas engager de poursuites lourdes contre eux comme la sédition," a-t-il estimé.
 

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