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Des étudiants menacés d’être expulsés de Thaïlande s’ils manifestent

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Seksan Phonsuwan Creative Commons

Une université thaïlandaise a averti les étudiants étrangers qu’ils devaient éviter les rassemblements politiques, sans quoi ils s’exposaient au risque de voir leur visa révoqué et d’être placés sur liste noire de l'immigration. Une annonce qui arrive alors que les manifestations anti-gouvernementales en Thaïlande expriment leur solidarité avec le mouvement anti-coup d’Etat en Birmanie.

L'Institut Asiatique de Technologie (AIT), a indiqué dans un courrier électronique adressé aux étudiants qu'il respectait la liberté d'expression mais se devait de transmettre une demande de l'immigration thaïlandaise souhaitant que les étudiants étrangers ne se joignent pas aux manifestations.

"Nous devons tous respecter les lois et les politiques de la Thaïlande, le pays d’accueil", a souligné l’AIT dans un e-mail vu par Reuters mardi. "Nous exhortons vivement les membres de la communauté de l’AIT à tenir compte du message émis par le gouvernement thaïlandais."

Plusieurs manifestations ont eu lieu ces dernières semaines en Thaïlande qui ont dénoncé le récent coup d'État militaire en Birmanie ainsi que la répression meurtrière du mouvement anti-coup par les forces de sécurité.

La Thaïlande abrite une importante communauté birmane, et plusieurs rassemblements ont eu lieu devant l’ambassade de Birmanie à Bangkok et aussi devant le siège régional des Nations Unies, exhortant l’ONU à agir.

La note de l'AIT ne mentionnait pas spécifiquement les manifestations à propos de la Birmanie, mais indiquait que la demande concernait les manifestations à "Bangkok, Nations Unies, ambassades".

La Thaïlande a également vu une reprise du mouvement de contestation anti-gouvernemental mené par une partie de la jeunesse thaïlandaise dont les manifestations récentes exprimaient leur solidarité avec les Birmans contre le coup d’Etat, critiquant l’inaction du gouvernement thaïlandais.

Si la voix officielle de la Thaïlande a appelé à la retenue et au dialogue en Birmanie, elle s’est gardée de critiquer l’armée birmane pour s’être emparé du pouvoir.

Le porte-parole du gouvernement, Anucha Burapachaisri, a assuré qu'aucun ordre n'avait été émis par le bureau de l'immigration, tout comme le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Tanee Sangrat, qui a déclaré que le problème devait provenir d’une "mauvaise communication".

Le colonel de police Charoenpong Khantilo, chef du bureau de l'immigration à Pathum Thani, où se trouve l'université, a affirmé qu'aucune menace n'avait été émise concernant la révocation de visas et ou l'inscription des étudiants étrangers sur la liste noire.

"Nous sommes préoccupés par leur sécurité et craignons qu'ils ne soient impliqués dans des actes répréhensibles en participant à des manifestations", a déclaré Charoenpong à Reuters, rappelant qu'un décret d'urgence actuellement en vigueur interdisait les grands rassemblements.

"Nous n'avons jamais voulu limiter la liberté d'expression des étudiants", a-t-il déclaré.

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