Un ancien meneur de la "révolution safran" en Birmanie a été condamné mardi à six mois de prison, une décision aussitôt fustigée par des défenseurs des droits de l'homme.
Nyi Nyi Lwin, plus connu sous son nom de moine, Gambira, a été officiellement condamné pour non-respect des règles d'immigration.
Il a confirmé par téléphone sa condamnation à l'AFP, mais le tribunal de la région de Mandalay, dans le centre du pays, qui l'a jugé n'était pas joignable, comme souvent en Birmanie.
L'ancien moine avait été arrêté début 2016 à son entrée sur le territoire birman depuis la Thaïlande voisine pour violation des règles d'immigration.
Cette affaire "rappelle les procès politiques hideux de l'ancienne junte", coutumière de l'utilisation de motifs futiles, a critiqué Phil Robertson, de l'organisation Human Rights Watch (HRW), appelant le gouvernement d'Aung San Suu Kyi, désormais au pouvoir, à réformer le système judiciaire.
Souffrant de problèmes de santé mentale suite à ses années d'emprisonnement, il avait séjourné en Thaïlande voisine pour un traitement médical, a expliqué sa soeur Lwin Lwin Mar, confiant "ne pas comprendre la décision du tribunal".
Gambira avait fait partie des centaines de prisonniers libérés lors de l'amnistie de 2012 par le gouvernement chargé d'assurer la transition démocratique post-junte.
Durant l'été 2007, après une hausse brutale du prix de l'essence, la "révolution safran", en partie conduite par des moines bouddhistes, avait secoué le pays. La junte avait répondu par la violence, tuant des dizaines de manifestants.
Depuis, la situation politique a radicalement changé en Birmanie, Aung San Suu Kyi étant au pouvoir depuis sa victoire électorale écrasante aux législatives de novembre 2015.
Elle-même a passé près de 15 ans en résidence surveillée sous la junte. Elle a fait libérer des dizaines de prisonniers politiques ces dernières semaines.
AFP (lepetitjournal.com/bangkok) mardi 26 avril 2016
L'annuaire 
L'agenda 
