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A Bangkok, une contre-manif pro-gouvernement fait monter la pression

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REUTERS / Chaline Thirasupa - Des partisans pro-royalistes vêtus de chemises jaunes agitent un drapeau national thaïlandais à Bangkok, le 30 juillet 2020

Des dizaines de Thaïlandais pro-gouvernement se sont rassemblés jeudi à Bangkok, entonnant des chants patriotiques et criant "vive le roi" en réponse à une série de manifestations antigouvernementales menées par des groupes d'étudiants ces dernières semaines.

La foule de contre-manifestants qui contrastait avec les manifs d’étudiants par une moyenne d’âge bien plus élevée, s'est réunie au Monument de la démocratie dans le quartier historique de Bangkok pour exprimer son soutien à la monarchie et au gouvernement du Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha, l'ancien chef de l'armée qui avait renversé en 2014 un gouvernement élu.

Parmi les manifestations anti-gouvernementales récentes certains slogans comportaient des références péjoratives déguisées à l’égard de la puissante monarchie, malgré la sévère loi de lèse-majesté.

"De nombreux Thaïlandais se sont inquiétés de voir des propos offensants contre la monarchie, en particulier sur les réseaux sociaux, et aucun groupe n'est venu défendre (la monarchie)", a déclaré Totsapol Manoonyarat, un représentant d’un groupe nommé "Etudiants du technique pour la nation" qui soutient la manifestation.

De nombreux manifestants portaient du jaune, une couleur associée à la famille royale.

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De nombreux contre-manifestants portaient du jaune, une couleur associée à la famille royale. REUTERS / Chaline Thirasupa

Le parti de Prayuth Chan-O-Cha a fait campagne lors des élections de l'année dernière sur une vision traditionnelle voire passéiste de la culture thaïlandaise et de la loyauté envers le roi Maha Vajiralongkorn.

Mais l'opposition publique vis-à-vis des putschistes devenus élus à l’issue d’un scrutin controversé s'est accrue ces derniers mois.

Les étudiants des universités et des lycées manifestent régulièrement depuis trois semaines pour exiger la dissolution du parlement, la fin du harcèlement des détracteurs du gouvernement et des amendements à la Constitution rédigée par l'armée qui, selon les critiques, offrait d’emblée une avance parlementaire confortable au parti de Prayuth l'année dernière lui garantissant quasiment une victoire d’office.

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Un partisan royaliste tient devant lui une photo du roi de Thaïlande Maha Vajiralongkorn lors de la contre-manifestation du 30 juillet. REUTERS / Chaline Thirasupa

La manifestation pro-gouvernementale jeudi n’a pas impressionné les étudiants qui se sont de nouveau rassemblés par centaines à Bangkok pour réitérer leurs revendications.

«Si nous continuions à rester silencieux, j'aurais honte de moi. Le mouvement étudiant a besoin de soutien», a confié un jeune de 31 ans qui a assisté à la manifestation et a demandé que son nom ne soit pas divulgué par souci de sécurité.

La grande majorité des jeunes ne donnent pas leur vrai nom de peur de représailles ou d’arrestation alors que le port du masque dans le cadre de la prévention contre le Covid-19 rend difficile l’identification des manifestants par les forces de l’ordre ou par des milices informelles qui n’hésitent pas à agresser impunément en plein jour des activistes. 

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Des jeunes partisans royalistes tiennent des photos de la famille royale thaïlandaise lors de la contre-manifestation du 30 juillet. REUTERS / Chaline Thirasupa

Aussi, si la loi de lèse-majesté est beaucoup moins invoquée depuis quelques mois, plusieurs disparitions d’activistes républicains et critiques de la monarchie en exil ont pour effet d’instiguer une peur plus grande encore que la loi de diffamation.

Si ce rassemblement pro-establishment est annonciateur d’un nouveau cycle de contre-manifestations, cela pourrait accroitre le risque d'affrontements entre les mouvements progressistes et les conservateurs.

Depuis 2005, la Thaïlande est le théâtre d’une succession de manifestations de masse anti et pro-gouvernement le plus souvent meurtrières qui ont débouché sur deux coup d’Etat militaire et l’éviction d’un gouvernement par une décision de justice controversée. Retrouvez ici notre rappel des principaux faits politiques en Thaïlande de 2005 à 2014.

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