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La Thaïlande embarrassée par la corruption rampante dans la police

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Reuters
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 13 février 2023, mis à jour le 24 mars 2024

La série de scandales de corruption qui a entaché une fois de plus l’image de la police thaïlandaise ces derniers mois met en évidence la difficulté pour le pays de rompre avec le système de patronage

Liens avec la mafia chinoise, extorsion de touristes, casinos clandestins, la police thaïlandaise a aligné ces derniers mois une série de scandales de corruption retentissants qui mettent en évidence l’incapacité ou du moins la lenteur des autorités à reformer l’institution pour faire que ses représentants usent de leurs prérogatives pour servir les intérêts de la population avant les leurs.

Lorsqu’ils se sont emparés du pouvoir par un coup d’Etat en 2014, les putschistes, dont faisait partie l’actuel Premier ministre, Prayuth Chan-O-Cha, avaient en bonne partie justifié leur décision par la nécessité d’éradiquer la corruption rampante dans le royaume. Près de neuf ans plus tard, force est de constater qu’ils ont fait peu de progrès sur ce plan, note le journal Bangkok Post, qui revient sur un système impliquant non pas quelques brebis galeuses, mais l’ensemble de la hiérarchie.

"Il s’agit d’un système de patronage dans lequel les subordonnés trouvent l'argent et le donnent à leurs supérieurs en échange de postes", explique au journal en langue anglaise Vicha Mahakhun, un ancien commissaire anti-corruption.

Endiguer la corruption est une tâche ardue 

Pour celui-ci, engager de réelles réformes de la police est une tâche ardue nécessitant beaucoup d'efforts et de détermination et quasiment impossible à mettre en oeuvre tant qu’elle sera supervisée par des gens, au sein de la police ou du gouvernement, issus du système de patronage et désireux de le conserver.

Le Bangkok Post rappelle que le processus de réforme de la justice et de la police a traîné pendant près de huit ans avant qu'une loi sur la police nationale ne soit adoptée par le Parlement le 5 juillet dernier et n’entre vigueur le 17 octobre. Et le quotidien thaïlandais de souligner que, pour l’heure, l’application de la nouvelle règlementation ne touche pas au point crucial qu’est le système de nomination et de promotions aux postes clés qui structure le système de corruption du sommet jusqu’à la base.

 

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