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Le Britannique Tesco poursuivi en justice en Thaïlande par 130 ouvriers birmans

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Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 20 décembre 2022, mis à jour le 21 décembre 2022

Un groupe d’ouvriers birmans en Thaïlande intente une action en justice contre le géant britannique de la grande distribution Tesco pour des conditions de travail illégales imposées par un fournisseur

Tesco, le leader britannique de la grande distribution, fait l’objet d’une action en justice intentée en Thaïlande par un groupe d’ouvriers birmans disant avoir enduré des conditions de travail désastreuses il y a quelques années dans une usine du royaume qui fabriquait des vêtements pour la gamme F&F du groupe.

Le cabinet d'avocats Leigh Day a fait savoir que 130 travailleurs migrants intentaient une action en justice contre Tesco, Ek-Chai Distribution System Company Limited, et les sociétés d'audit Intertek Group et Intertek Testing Services (Thailand) Limited. Ek-Chai Distribution System Company Limited appartenait à Tesco jusqu'en 2020, lorsque le géant britannique a cédé ses activités en Thaïlande. Quant aux sociétés d’audit thaïlandaises, il s'agit de filiales d'Intertek Group, une multinationale britannique spécialisée en essais, tests, inspection et certification de produits dont le siège se trouve à Londres.

Conditions de travail forcé

Les ouvriers affirment qu'ils ont été obligés de travailler jusqu'à 99 heures par semaine pour des salaires inférieurs au minimum légal et dans des conditions de travail forcé à l'usine V.K Garments de Mae Sot, province frontalière de la Birmanie dans l’ouest de la Thaïlande, entre 2017 et 2020, a indiqué le cabinet Leigh Day.

Ces allégations ont été rapportées pour la première fois par le journal The Guardian.

Tesco a cédé en décembre 2020 ses activités en Thaïlande et en Malaisie au puissant groupe CP, géant thaïlandais de l’agro-alimentaire pour 10,6 milliards de dollars, et n'a semble-t-il pas été impliqué dans la gestion de l'usine en question.

Cependant, Tesco et Ek-Chai sont accusés de négligence "pour avoir permis, facilité et/ou omis d'empêcher les conditions de travail et de logement illégales ayant entraîné des blessures et des pertes aux travailleurs", a souligné le cabinet Leigh Day.

Ils sont également poursuivis pour s'être "injustement enrichis" aux dépens des travailleurs, a-t-il ajouté.

La société Intertek est pour sa part accusée de négligence "pour avoir omis d'identifier et/ou de signaler les conditions de travail et de logement illégales, entraînant des blessures aux travailleurs".

Arrangement à l’amiable

Leigh Day a demandé à Tesco et Intertek de trouver un arrangement à l’amiable pour régler le litige soulevé par les ouvriers.

Si cela ne se produisait pas, les travailleurs envisagent de porter l'affaire devant la Haute Cour, a-t-il déclaré.

"Les allégations mises en évidence dans ce dossier sont incroyablement graves, et si nous avions identifié des problèmes comme celui-ci au moment où ils se sont produits, nous aurions immédiatement mis fin à notre relation avec ce fournisseur", a déclaré un porte-parole de Tesco.

"Tout risque de violation des droits de l'homme est totalement inacceptable, mais dans les très rares occasions où elles sont identifiées, nous veillons à ce qu'elles soient traitées de manière appropriée et à ce que les droits et libertés des travailleurs soient respectés."

Le porte-parole de Tesco a exhorté le fournisseur à rembourser aux employés tout salaire qui leur serait dû.

Intertek a déclaré qu'elle prenait les questions soulevées "très au sérieux".

"Nous notons également que ces questions font actuellement l'objet de procédures judiciaires en Thaïlande et en Angleterre, et nous ne sommes donc pas en mesure de commenter pendant que ces procédures sont en cours", a fait savoir la multinationale britannique cotée à la bourse de Londres.

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