Le risque d’être testé positif au Sars-Cov-2 lors d’un voyage en Thaïlande est relativement faible, mais si cela se produit, les vacances au soleil peuvent vite tourner au confinement hospitalier.
Entre le 1er et le 16 janvier 2022, la Thaïlande a accueilli 121.645 voyageurs étrangers, majoritairement en provenance de Russie, d’Allemagne, des États-Unis, de Grande-Bretagne et de France. Parmi eux, 3.998 ont été testés positifs au Sars-Cov-2 au cours de leur séjour, soit 3,29% des voyageurs.
Après avoir imposé pendant 18 mois des mesures strictes d’entrée sur son territoire, dont une quarantaine de deux semaines, la Thaïlande a autorisé en novembre les voyageurs vaccinés en provenance de 63 pays et territoires à se rendre dans le royaume sans quarantaine grâce à un programme intitulé Test&Go.
Mais ce programme a été suspendu le 22 décembre en raison des inquiétudes vis-à-vis de la propagation du nouveau variant du coronavirus, Omicron. Depuis cette date, les voyageurs venant en Thaïlande doivent subir une quarantaine de 7 jours s’ils sont vaccinés, ou de 10 jours s’ils ne le sont pas.
Ils doivent également présenter un test négatif avant le départ, un autre à l’arrivée, et un troisième après 6 ou 7 jours. De plus, des pays comme la France demandent à leurs ressortissants, vaccinés ou pas, de présenter un test négatif avant de rentrer au pays.
Dans le cas où l’un de ces tests se révèle positif, le protocole thaïlandais prévoit le placement en quarantaine stricte pendant 10 jours à minima en fonction des symptômes.
Quant aux "cas contacts", ils se voient imposer une période de quarantaine de 14 jours. Si au cours de cette quatorzaine, un test est positif, une nouvelle quarantaine de 10 jours débute à partir du résultat du test positif.
Les personnes qui ne respectent pas le protocole sanitaire thaïlandais encourent jusqu’à 6 mois de prison, une amende pouvant aller jusqu’à 40.000 bahts (environ 1.000 euros) ainsi qu’une interdiction de séjour sur le territoire.
Des vacances qui tournent à la quarantaine
Autant dire que s’embarquer pour la Thaïlande par les temps qui courent s’apparente à entrer dans une nasse prête à se refermer au moindre test positif. Dans le meilleur des cas, le test positif intervient avant l’embarquement auquel cas le voyage est tout simplement annulé ou reporté. Mais une fois dans le royaume, la situation peut être plus compliquée.
Les voyagistes sont d’ailleurs de plus en plus réticents à proposer la Thaïlande à leurs clients par peur de voir les vacances de ces derniers tourner à la quarantaine, d’autant que certains ont vécu des expériences particulièrement éprouvantes.
“Pour tous nos clients [testés positif au coronavirus] lors de leurs vacances en Thaïlande, cela s’est mal déroulé”, confie à Lepetitjournal.com une personne travaillant pour une agence de voyages sous couvert de l’anonymat.
Une famille de quatre personnes a par exemple passé 18 jours en quarantaine et n’a pu découvrir la Thaïlande qu’à travers la fenêtre de l’hôtel ou de l’hôpital, sans même qu'un seul membre ne soit malade du Covid-19. “Une des filles a été testée positif au Sars-CoV-2 à son arrivée et envoyée dans un hôpital pour 10 jours”, raconte l’agent de voyage. “Le reste de la famille étant cas contact, tous ont dû s’isoler pour 14 jours. Là-dessus, cinq jours plus tard, la deuxième fille était à son tour testée positif, ce qui a remis le compteur à zéro pour les parents, ils n’ont rien vu de la Thaïlande!”.
Dans le cas où un enfant mineur est testé positif, l’un des parents peut l’accompagner à l’hôpital où ils effectueront une quarantaine de 10 jours ensemble.
Risque de dépassement de visa
Pour éviter une autre mauvaise surprise, la malheureuse famille a décidé de changer son vol pour atterrir à Bruxelles et non plus à Paris car pour rentrer en France, il faut réaliser un test antigénique ou PCR avant l’embarquement, une mesure qui n’est pas exigée par la Belgique.
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En effet, des voyageurs testés positif juste avant leur retour en France se sont retrouvés dans l’impossibilité d’embarquer et obligés de prolonger leur séjour pour effectuer une quarantaine à leurs frais -qui ne sont pas toujours pris en charge par les assurances- avec en prime le risque supplémentaire de se retrouver en dépassement de visa.
En théorie, une personne qui aurait dépassé la date limite de validité de son exemption de séjour ou de visa, si elle peut fournir un certificat de guérison, ne devrait pas être soumise à l’amende forfaitaire de dépassement de visa. Malheureusement dans les faits, les services de l’immigration aux aéroports n’en tiennent pas toujours compte et des touristes ont reçu des amendes de 500 bahts par jour!
Anticiper les frais supplémentaires
Pour minimiser certains risques, en particulier les frais engendrés par une période de quarantaine à l’hôpital, il est conseillé de souscrire à une police d’assurance incluant une clause de “retour impossible” ou de “prolongation de séjour”. Ces garanties peuvent couvrir une partie des frais d’hébergement, le rachat d’un vol retour ainsi qu’un certain nombre de frais accessoires (achat de biens de première nécessité, forfait téléphonique, etc.).
Il est également important de vérifier que l’assurance couvre les personnes testées positif même si elles sont asymptomatiques, et qu’elle prend en charge un séjour dans un “hospitel”. Les “hospitels sont des hôtels reconvertis pour accueillir les personnes testées positif avec pas ou peu de symptômes -la grande majorité des cas-, ce qui permet de ne pas surcharger les hôpitaux publics ou privés tout en offrant davantage de confort.
Pour les billets d’avion et les d’hôtels au cours du séjour, il est judicieux de vérifier qu’il est possible de modifier ou d’annuler la réservation. De nombreuses compagnies aériennes ont assoupli leurs conditions afin de permettre aux voyageurs de reporter ou annuler leur vol sans frais. Beaucoup d’hôtels en Thaïlande offrent des prix particulièrement intéressants avec parfois jusqu’à 80 ou 90% de réduction, mais souvent, pour obtenir de tels tarifs, il faut payer à l’avance sans possibilité d’annuler ou de changer les dates.
Cités par le journal The Nation, le ministre thaïlandais du tourisme et le président de la Chambre de commerce thaïlandaise ont appelé à un retour rapide du programme Test&Go compte tenu du peu d’hospitalisations dues au nouveau variant Omicron, qui a pris le dessus sur le variant Delta. En début de semaine, le ministre de la Santé a laissé entendre que le Test&Go pourrait être réinstauré d’ici le début du mois de février.