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Les pays de l'ASEAN affichent leurs progrès sur l'énergie renouvelable avant la COP26

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REUTERS/Thomas White
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 27 octobre 2021, mis à jour le 27 octobre 2021

Les pays d'Asie du Sud-Est accélèrent leur projet de transmission d'énergies renouvelables via un réseau électrique régional. Des premiers essais sont prévus pour 2022, ont déclaré des responsables gouvernementaux et d’entreprises privés.

Alors que les pays de l’ASEAN s'efforcent d'atteindre les objectifs fixés internationalement pour faire face au changement climatique, certains pays de la région annoncent des progrès encourageants dans le développement de leur capacité à diversifier leur mix énergétique.  

"Nous avons entendu des annonces très positives en termes d'investissements dans les énergies renouvelables", a déclaré Gauri Singh, directeur général adjoint de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA).

"L'ASEAN envisage réellement de porter la part du renouvelable à un quart de son mix énergétique d'ici 2025 - c'est un objectif très ambitieux qu'elle s'est fixé, mais je pense que la coopération internationale et la coopération régionale vont jouer un rôle très très important."

Import-export d’énergie renouvelable

Dès 2022, Singapour devrait commencer à importer de l'électricité renouvelable de Malaisie d'ici 2022 tandis que les services publics au sein de l'ASEAN commenceront à transmettre les 100 premiers mégawatts (MW) d'électricité dans le cadre du projet d'intégration électrique Laos-Thaïlande-Malaisie-Singapour qui s’inscrit lui-même dans un projet de réseau régional plus vaste.

Le réseau électrique de l'ASEAN, une idée proposée pour la première fois en 1999 pour renforcer la sécurité énergétique régionale, facilitera le transport d'énergie renouvelable. L'Australie a également été sollicitée pour ses approvisionnements en énergie verte avec notamment des plans d'exportation vers Singapour.

Singapour, qui dépend du gaz naturel pour la quasi-totalité de sa production d'électricité, prévoit d'importer jusqu'à 4 gigawatts (GW) d'électricité à faible émission de carbone d'ici 2035, soit environ 30% de son approvisionnement total.

Le groupe singapourien Sunseap et Sembcorp Industries et les indonésiens PLN Batam et PT Trisurya Mitra Bersama (Suryagen) ont signé cette semaine des accords sur de nouveaux projets d'énergie solaire.

Captage-stockage du carbone

Certains membres de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) explorent également la technologie du captage-stockage du carbone (CCS) pour réduire les émissions, ont déclaré des responsables lors de la conférence de la Semaine internationale de l'énergie à Singapour (Singapore International Energy Week) cette semaine. L'ASEAN a proposé que 23% de l'énergie primaire provienne de sources renouvelables d'ici 2025.

"Le secteur de l'électricité représentant près d'un quart des émissions mondiales, la décarbonation de la production d'électricité est au cœur de l'effort mondial contre le changement climatique", a déclaré Gan Kim Yong, ministre singapourien du Commerce et de l'Industrie, dans un discours prononcé lors de l'événement.

Singapour prévoit également de lancer des normes et des directives pour les certificats d'énergie renouvelable qui permettront aux entreprises d'acheter des crédits prouvant que leur électricité provient de sources renouvelables.

Encore beaucoup à faire pour les pays de l'ASEAN

Ces annonces arrivent en amont du sommet des Nations Unies sur le climat, la COP26, qui débutera le 31 octobre à Glasgow, considéré comme l'une des dernières opportunités pour les pays d'annoncer des objectifs fermes de réduction des émissions cette décennie.

Toutefois, les pays de l'ASEAN ont encore à faire pour réduire leur dépendance dans les combustibles fossiles et rééquilibrer leur mix énergétique afin d’atteindre les objectifs censés permettre de relever le défi climatique.

Pour les pays qui dépendent encore fortement du charbon, le CCS pourrait être une solution pour réduire les émissions, a déclaré Arifin Tasrif, ministre indonésien de l'Énergie et des Ressources naturelles.

"La région ASEAN est encore à certains égards dépendante du charbon pour l'énergie (...) cette situation doit être soigneusement considérée lorsque nous préparons la voie vers une neutralité carbone, et des efforts importants doivent être déployés", a déclaré Arifin Tasrif.

La technologie de capture du carbone est très importante dans la stratégie indonésienne visant à atteindre son objectif de zéro émission, et le pays commencera à l'utiliser d'ici 2030, a-t-il ajouté.

Faire évoluer l'environnement des affaires et les sources de financement

Le pétrolier américain Exxon Mobil, qui recherche des hubs CSC à travers l'Asie, a entamé des discussions avec les pays sur les options potentielles de stockage du dioxyde de carbone.

Il est clair que la région va encore devoir se doter de réglementations nouvelles et d'investissements massifs dans la modernisation et la connexion des réseaux transfrontaliers.

L'ASEAN va avoir besoin d'au moins 367 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour financer ses objectifs énergétiques, a déclaré le secrétaire général de l'ASEAN, Lim Jock Hoi.

La région doit améliorer son environnement des affaires et également aller au-delà de ses sources de financement actuelles pour atteindre ses objectifs de transition énergétique, a-t-il ajouté.

"Il reste beaucoup à faire", a-t-il dit. 
 

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