Le ministère thaïlandais des finances a fait savoir qu’il prévoyait un taux de croissance de 1,3% en 2021 et 4-5% en 2022, soulignant la marge de manœuvre de la Thaïlande en termes de dette publique
Alors que l'économie thaïlandaise s'est contractée l'année dernière de 6,1 %, la plus forte baisse en plus de deux décennies, le ministère des finances prévoit une croissance du PIB de 1,3% cette année - la banque centrale, elle, prévoit une hausse de seulement 0,7%.
La situation budgétaire de la Thaïlande reste solide et elle peut relever le plafond de sa dette publique si nécessaire, a déclaré la semaine dernière le ministre thaïlandais des Finances, alors que le royaume est à la lutte avec une épidémie de Sars-CoV-2 dévastatrice pour l’économie du pays, même si le bilan quotidien est loin de ce qu’on pu connaitre certains pays européens.
Cette troisième épidémie que connait la Thaïlande est arrivée en avril, alors que le pays avait été relativement épargné jusque-là et envisageait un début de reprise économique pour le deuxième trimestre, après une année morte pour le secteur du tourisme en raison des mesures sanitaires et une consommation intérieure en berne.
Le ministre, Arkhom Termpittayapaisith, a déclaré lors d'une conférence que malgré des emprunts massifs pour financer la réponse à l'épidémie, le ratio de la dette du pays au produit intérieur brut (PIB) restait encore faible par rapport à ses voisins, à 56%, et devrait rester inférieur au plafond de 60% d’ici la fin de l’année fiscale en septembre.
"S'il est nécessaire d'augmenter notre plafond d'endettement, le comité de politique budgétaire (...) peut revoir et relever ce seuil", a-t-il souligné.
Marge de manoeuvre budgétaire
Le gouvernement va travailler d’arrache-pied pour stimuler l'économie, notamment en rouvrant progressivement le pays, afin de maintenir son objectif de croissance du PIB de 4 à 5% l'année prochaine, a dit le ministre.
L'économie thaïlandaise a affiché une croissance inattendue au deuxième trimestre par rapport au premier, aidée par les exportations et les dépenses publiques. En glissement annuel, le produit intérieur brut a augmenté de 7,5% au deuxième trimestre, dépassant les prévisions qui tablaient sur une hausse de 6,4%. Cela tient toutefois en bonne partie à l’effondrement du PIB l'année dernière lors de la première épidémie qui avait amené le gouvernement à fermer le pays et imposer des mesures strictes de confinement pendant toute la période.
Le gouvernement a introduit toute une série de mesures de relance et d’aides depuis le début de la pandémie, mettant en oeuvre un emprunt d’une valeur de 1.500 milliards de bahts (39,15 milliards d’euros), dont 500 milliards de bahts ont été approuvés cette année.
Le gouverneur de la Banque de Thaïlande, Sethaput Suthiwartnarueput, a déclaré lors de la même conférence que le gouvernement disposait encore d'une certaine marge de manœuvre pour déployer une plus grande "puissance de feu de relance" si nécessaire avec des coûts beaucoup plus bas. Il avait d'ailleurs peu avant recommandé au gouvernement d'emprunter 1.000 milliards de bahts supplémentaires.
De nombreux petits commerçants, employés et travailleurs indépendants se plaignent néanmoins régulièrement d’avoir du mal à obtenir des aides, et beaucoup de commerces et activités ferment les uns après les autres.
Le ministre des Finances a souligné que l'économie s’est montrée assez résiliente aux chocs avec des risques limités et qu'elle est susceptible d'être beaucoup plus résistante à un éventuel "taper tantrum" que d'autres pays en raison de sa position extérieure et de son secteur bancaire solides.