MERES PORTEUSES - Un couple gay refuse de quitter la Thaïlande sans son bébé

"Nous resterons aussi longtemps qu'il le faudra : c'est notre fille", a affirmé Gordon Lake, un Américain marié à Manuel Valero, un Espagnol, dans un entretien avec la chaîne de télévision Channel 3. "Nous ne quitterons pas la Thaïlande sans elle".

A Bangkok, le couple a la garde de la petite Carmen, mais ils ne peuvent pas quitter le territoire. La mère porteuse refuse catégoriquement de signer les autorisations nécessaires à leur départ. Les deux hommes, qui ont déjà un petit garçon également né, en Inde, par GPA et qui vivent à Valence, l'accusent d'avoir changé d'avis après avoir découvert leur homosexualité.

Or, une loi a été votée en février dernier interdisant aux étrangers de faire appel à des mères porteuses thaïlandaises. L'élément déclencheur a été l'abandon d'un bébé né trisomique par un couple australien. Ils sont repartis avec la jumelle, qui elle n'était pas atteinte.

Mais dans le cas de Gordon Lake et de Manuel Valero, la mère porteuse, uniquement connue sous le surnom d'"Oy", était déjà enceinte lorsque ces scandales ont éclaté.

Elle a donc mis au monde l'enfant avant de le confier à ce couple. Mais elle n'a pas officiellement signé les derniers documents requis, laissant les deux hommes dans une impasse.

Elle nie cependant tout lien entre son attitude et leur orientation sexuelle et a affirmé être "inquiète pour le bébé, pour son avenir et de la possibilité qu'il tombe entre les mains de trafiquants d'êtres humains".

Selon M. Lake, le couple a depuis essayé à trois reprises de rencontrer Oy, mais à chaque fois celle-ci s'est désistée au dernier moment. "Nous voulons seulement lui parler (...) et trouver une solution pour qu'elle puisse être à l'aise en sachant que nous sommes de bons parents et que Carmen est dans une bonne famille", a-t-il ajouté.

Selon la dernier loi votée en février, les mères porteuses thaïlandaises, elles, doivent être âgées de plus de 25 ans, être mariées, avoir déjà un enfant, et l'accord du mari est obligatoire.

Tout étranger ayant recours de manière illégale à une mère porteuse thaïlandaise risque dix ans de prison. Toute publicité faite à cette pratique est interdite. La GPA reste un commerce très lucratif longtemps resté peu encadré.

AFP  mardi 28 juillet 2015