Le nouveau président de la Chambre basse du Parlement thaïlandais, Wan Muhamad Noor Matha, a fixé au 13 juillet la date du vote pour nommer le Premier ministre


Le 13 juillet prochain, les Thaïlandais devraient enfin connaître le nom de leur nouveau Premier ministre,… ou pas.
Le président de la Chambre basse du Parlement, Wan Muhamad Noor Matha, a annoncé mercredi que les deux chambres du Parlement se réuniraient le 13 juillet à 9h30 pour procéder conformément à la Constitution au vote pour la nomination du Premier ministre. Mais compte tenu de la forte probabilité que le candidat le plus pressenti ne parvienne à obtenir le minimum de voix requis, il n’a pas écarté le risque d’un contretemps.
Wan Muhamad Noor Matha, qui a été élu mardi président de la Chambre des représentants par les députés, doit encore recevoir l’approbation royale, une formalité attendue d’ici la fin de la semaine.
"Le 13 juillet, se tiendra une séance conjointe de la Chambre des représentants et du Sénat pour sélectionner le Premier ministre. La réunion débutera à 9h30", a déclaré Wan Muhamad Noor Matha, soulignant que le président du Sénat, Pornpetch Wichitcholchai, avait accepté la date.
La Constitution de 2017, rédigée sous une junte militaire ayant pris le pouvoir trois ans plus tôt par un coup d'Etat, prévoit que le Premier ministre soit élu à la majorité absolue par un vote parlementaire faisant intervenir les 500 députés de la Chambre basse fraîchement élus auxquels se joignent 250 sénateurs non élus. Ces derniers ont été nommés pour six ans peu avant les élections de 2019 par l’ex-junte militaire. Ils sont donc a priori peu enclins à voter pour un candidat perçu comme hostile aux vues de l’establishment militaro-royaliste au pouvoir depuis neuf ans.
Or, le principal candidat au poste de Premier ministre, Pita Limjaroenrat, chef du parti progressiste Move Forward, sorti vainqueur du scrutin législatif du 14 mai dernier, est précisément considéré comme la plus grande menace pour l’establishment conservateur qui l’accuse de promouvoir des valeurs anti-royalistes. Certains grands groupes privés alliés des miltiaires ne voient pas non plus d'un bon oeil la partie du programme du Move Forward visant à casser les monopoles et à réduire les inégalités.
Move Forward, qui a rallié autour de lui sept autres partis en vue de former une coalition gouvernementale, totalise à ce jour 312 sièges à la Chambre basse qui devraient vraisemblablement voter en faveur de son candidat. Mais pour être élu Premier ministre jeudi prochain, Pita Limjaroenrat, doit obtenir plus de la moitié des voix de l’assemblée bicamérale, soit au moins 376 votes. Il lui en manque donc encore 64.
Le président de la Chambre basse a admis mercredi qu’il était fort possible que le candidat du Move Forward ne parvienne pas à se faire élire.
"Si le candidat n'obtient pas les 64 voix supplémentaires, il y aura un autre tour de scrutin. Je ne peux pas dire combien de tours supplémentaires devront être convoqués", a déclaré Wan Muhamad Noor Matha, cité par le journal The Nation, ajoutant que la Constitution ne donne pas de précisions sur ce point.
Si, parmi les députés aucun candidat éligible au poste de Premier ministre ne parvient à se faire élire, un candidat non issu du processus électoral législatif peut être présenté, a-t-il ajouté. Cependant, celui-ci devra obtenir au moins deux tiers des voix des 750 députés et sénateurs.
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