

Attraction touristique majeure du pays, la région d'Ayutthaya a été l'une des plus touchées par les inondations. Après plusieurs semaines sous l'eau, des fissures sont apparues sur des temples de l'ancienne capitale du Royaume de Siam classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Certains édifices pourraient même s'effondrer d'après le directeur du parc historique
Le Wat Phra Mahathat à Ayutthaya (photo B.SCHMID/amanaimages/Corbis)
Les temples de l'ancienne capitale thaïlandaise, Ayutthaya, ont survécu à des siècles de climat tropical, mais après les inondations historiques qui les ont noyés pendant des semaines, des bâtiments risquent de s'effondrer. De nouvelles fissures sont apparues sur certains des monuments de l'ancienne cité, attraction touristique majeure classée au patrimoine mondial de l'Unesco, à une centaine de kilomètres au nord de Bangkok. Et les visiteurs sont priés de ne pas escalader les structures, de crainte qu'elles n'y résistent pas.
"Les monuments n'ont pas été conçus pour supporter le poids" de toute cette eau, souligne Chaiyanand Busayarat, directeur du parc historique d'Ayutthaya. "Les inondations ont également ramolli le sol, le rendant instable. Les bâtiments pourraient s'enfoncer, ou dans le pire des cas, ils pourraient s'effondrer", poursuit-il, estimant les dommages à au moins 650 millions de bahts (15 millions d'euros), avant même ce scénario catastrophe.
Des dégâts difficiles à estimer
Les pires inondations depuis des décennies ont fait plus de 600 morts en Thaïlande depuis fin juillet et affecté des millions de personnes, après une mousson particulièrement abondante. La région d'Ayutthaya a été l'une des plus touchées, comme ont pu en témoigner les spectaculaires images aériennes d'une campagne transformée en lac géant dont émergeaient ça et là des temples transformés en îles. La décrue est désormais bien avancée dans le centre-ville, même si certains monuments ont toujours les pieds dans l'eau.
Construite au confluent du fleuve Chao Phraya et des rivières Pa Sak et Lopburi, l'ancienne capitale a toujours été exposée aux inondations. Mais elle a été pendant longtemps protégée par un réseau de canaux qui évacuaient le surplus d'eau, note une experte de l'Unesco, sous couvert de l'anonymat. "Beaucoup de ces canaux ont été comblés ou sont naturellement devenus moins profonds au cours du temps". L'experte, qui a participé cette semaine à une visite d'inspection de l'Unesco sur le site, craint qu'avec ces masses d'eau, les fondations se soient "tassées", risquant de rendre les monuments "instables". Mais l'étendue des dégâts est difficile à estimer. "Il est difficile de dire à ce stade si les monuments ont subi plus que ce à quoi ils peuvent résister ou si c'est dans le domaine du supportable".
Une région impatiente d'accueillir à nouveau les touristes
Ayutthaya, fondée vers 1350, a été l'une des capitales du royaume de Siam, ancien nom de la Thaïlande. Lors de son âge d'or, la cité abritait trois palais et plus de 400 temples. Après quatre siècles comme capitale, la ville est tombée en 1767 aux mains des Birmans qui l'ont presque entièrement détruite. Avant que de nombreuses ruines ne soient soigneusement restaurées. Aujourd'hui, dans l'enceinte du Wat Phra Ram, Chaiyanand pointe du doigt une fissure importante sur l'une des structures. "Je crois que c'est arrivé pendant les inondations mais je dois dire que de petites pagodes comme ça ne m'inquiètent pas. Les grandes qui pèsent plusieurs tonnes sont plus inquiétantes".
Les habitants de la ville, qui ont besoin du tourisme, sont, eux, surtout impatients de pouvoir rouvrir aux visiteurs un site où l'eau a fait place à des tonnes d'ordures et où les panneaux d'explication doivent être réparés. Des équipes s'affairent pour remettre en état le parc historique. Parmi elles, Suneewan Pudson, 65 ans, qui balaye le sol autour du bouddha couché du Wat Lokayasutharam. "Je suis triste parce que c'est un site ancien et un lieu touristique, et nous sommes censés le protéger", explique-t-elle. "Mais nous ne savions pas que les inondations seraient aussi importantes. Cela n'avait jamais été comme ça auparavant".
(http://www.lepetitjournal.com/bangkok.html avec AFP) jeudi 24 novembre 2011
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PRATIQUE (liens) Le dernier communiqué de l'Ambassade de France La carte Google de suivi des inondations sur Bangkok par la BMA (en thaï) Pour suivre la progression de l'eau sur les artères principales de Bangkok, voir aussi le réseau de caméras de sécurité de la ville (thaï et anglais), ce site comprend aussi la mesure du niveau des canaux. Le suivi de la situation via Facebook ___________________________________________________________________________________________________ POUR AIDER Lire aussi notre article du 18 novembre 2011 L'association Comité de solidarité Franco-Thaï : L'association Comité de solidarité Franco-Thaï (CSFT) ?uvre à fédérer, avec les services de l'ambassade de France en Thaïlande, et les représentants des institutions françaises présentes en Thaïlande, les actions des volontaires, des entreprises et des ONG qui sont à pied d'?uvre depuis le début de la catastrophe. Université Thammasat : Vous pouvez faire des dons et contacter les bénévoles internationaux de l'Association Thailand Flood Fundraising Thammasat sur leur site internet http://thailandflood.org/ (contact en français ou en anglais) Croix Rouge Le Secours populaire The Women's Voice Group Fondation de l'Eglise Chrétienne Orthodoxe en Thaïlande |
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