Les Français se sont rendus en nombre au 14 juillet organisépar l'Ambassade de France àBangkok. Néanmoins, certains se sont vus privés de fête faute de sésame ou d'habits adéquats, sans parler des enfants, tout simplement interdits. L'Ambassadeur Laurent Aublin nous explique pourquoi
Un peu plus de 1000 personnes ont participéau 14 juillet de l'ambassade dans les salons de l'Oriental
Il y avait du monde cette année àla cérémonie du 14 juillet organisée par l'ambassade de France dans les salons de l'hôtel Oriental : 1016 personnes exactement. Cela pourrait donc laisser croire que des efforts ont étéconsentis pour faire un 14 juillet sympa. Mais non, «pas assez ! »diront certains. «Il n'y avait pas assez de Champagne, la nourriture était trop thaïe et pas assez française, les glaçons étaient froids, le Perrier trop gazeux, et? stop ! »Outre les revendications qui relèvent davantage de tics langagiers typiquement Français, certains points d'organisation ont cependant bel et bien posédes problèmes ànos compatriotes.
David par exemple, nous racontera comment deux stewards d'Air France se sont fait refouler pour tenue non conforme. "Ils étaient pourtant bien habillés, nous dit-il, mais ils portaient des jeans."
Stéphane, lui, ne comprend pas pourquoi, habitant à600 kilomètres de Bangkok, il lui faut se déplacer pour aller chercher son invitation. "Je veux bien faire le déplacement pour le 14 juillet, nous dit-il, mais je ne vais pas faire deux voyages àBangkok, un pour le carton et l'autre pour la fête."Nous avons donc demandéquelques explications àl'Ambassadeur sur les aspects contraignants de l'organisation du 14 juillet.
LPJ : Le choix du lieu et les modalités àremplir, contraignantes pour beaucoup, sont souvent perçus comme un moyen de «faire le tri »parmi la population
Laurent Aublin : Il ne s'agit pas de faire une sélection sociale, bien au contraire. Généralement, les modalités prévoient 2 réceptions, l'une officielle et l'autre consacrée àla communautéfrançaise expatriée. Pour ma part, je préfère une seule réception car c'est làl'occasion de mélanger des populations différentes et j'y tiens. De plus, cela évite précisément d'avoir àchoisir qui sera invitéàla cérémonie VIP et qui ne le sera pas. Evidemment, faire les deux cérémonies en une pose des contraintes car il faut un cadre appropriéet un minimum de tenue.
LPJ : Pourquoi imposer des codes vestimentaires aussi stricts ?
Laurent Aublin : J'avoue que sanctionner le port du jean a peut-être étéun peu dur. D'autant qu'il y a, avec l'évolution des modes, des tenues «sport »tout àfait correctes. On révisera la question de la tenue pour l'année prochaine. Néanmoins, il ne faut pas perdre de vue qu'il s'agit d'un moment solennel, on ne va pas àla plage !
LPJ : Pourquoi les enfants ne sont-ils pas acceptés ?
Laurent Aublin : Concernant les enfants, àl'aspect officiel vient s'ajouter le problème de la sécuritésurtout dans un lieu comme l'hôtel l'Oriental. Et en pleine saison des pluies il n'est pas question de faire une garden party. En tout cas, les adolescents ont étéacceptés. Cela dit, rien n'empêche les Français d'organiser une fête populaire réunissant amis et enfants comme le faisait àun moment l'Alliance Française.
LPJ : Pourquoi faut-il se déplacer pour retirer son carton d'invitation ?
Laurent Aublin : L'envoi des invitations par la poste pose le problème de ceux qui ne les reçoivent jamais (courrier perdu, changement d'adresse, etc.). Par ailleurs, j'estime que faire la démarche de venir au consulat retirer son carton pour le 14 juillet est un acte civique important. Mais je comprends que cela puisse être difficile pour ceux qui n'habitent pas àBangkok. C'est pourquoi, on va réfléchir àtout cela afin d'assouplir ces modalités.
Toujours est-il que beaucoup de gens sont venus dont beaucoup que je ne vois jamais et j'en suis très heureux.
Pierre Queffélec (www.lepetitjournal.com Bangkok) Jeudi 3 août 2006
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