Le Premier ministre thaïlandais Prayuth Chan-O-Cha a dit avoir une date en tête pour dissoudre le Parlement, avant la fin du mandat du gouvernement à la fin du mois prochain.
Le Premier ministre a refusé de divulguer la date exacte dans ses remarques aux journalistes jeudi soir. Selon un calendrier inscrit dans la constitution, les prochaines élections législatives doivent avoir lieu en mai au plus tard.
Le scrutin pourrait voir en lice pour le poste de Premier ministre deux anciens chefs de l'armée et meneurs du dernier coup d’Etat face à Paetongtarn Shinawatra, l’héritière politique du clan Shinawatra, lequel a remporté toutes les élections depuis 2001, forçant l’establishment royaliste à recourir aux coups d'État pour se maintenir aux affaires du royaume.
Agés de 68 ans, Prayuth Chan-O-Cha est crédité dans les derniers sondages de deux fois moins d’opinions favorables que Paetongtarn Shinawatra. Probable candidate au poste de Premier ministre sous la bannière du parti Pheu Thai. Paetongtarn, 36 ans, est la fille de Thaksin Shinawatra et la nièce de Yingluck Shinawatra, tous deux anciens premiers ministres vivant aujourd’hui à l’étranger pour échapper à des condamnations qu’ils jugent purement politiques.
Prayuth devrait également se présenter contre son mentor, le faiseur de roi Prawit Wongsuwan, 77 ans, qui est actuellement son vice-Premier ministre.
Une dissolution anticipée pourrait constituer un avantage pour Prayuth Chan-O-Cha, qui a rejoint le mois dernier un nouveau parti, le Ruam Thai Sang Chat (Parti de la Nation Thaïlandaise Unie), car cela permettrait de recruter davantage de membres. Selon les règles électorales, la dissolution anticipée réduirait la période minimale d'adhésion à un parti pour les candidats aux élections de 90 jours à 30 jours.
Le Ruam Thai Sang Chat de Prayuth a beaucoup à faire pour se placer favorablement dans ses élections. Un sondage d'opinion réalisé le mois dernier le classait sixième avec seulement 4,8% d’opinions favorables, tandis que le Pheu Thai était en tête avec 23,4%.
Prayuth Chan-O-Cha a pris le pouvoir lors d'un coup d'État en 2014, promettant qu’il ne resterait pas.