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Critiquée sur la gestion du Covid, la Thaïlande interdit les "faux messages"

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REUTERS/Chalinee Thirasupa - De nombreuses personnes faisaient la queue le 22 juillet devant le principal centre de vaccination de Bangkok.
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec Reuters
Publié le 1 août 2021, mis à jour le 2 août 2021

La Thaïlande a interdit vendredi la diffusion de "faux messages" jugés menaçant pour la sécurité. Des groupes de médias dénoncent une tentative de réprimer les critiques sur la gestion de la pandémie.

Un décret d'urgence entré en vigueur vendredi interdit la diffusion de faux messages et d'informations déformées susceptibles de provoquer la panique, l'incompréhension ou la confusion "portant atteinte à la sécurité de l'État, portant atteinte aux droits d'autrui, et à l'ordre ou aux bonnes mœurs du peuple".

Le Premier ministre Prayuth Chan-O-Cha avait déclaré un peu plus tôt que la dissémination de fausses informations était devenue un problème majeur, provoquant la confusion dans la société et sapant la capacité du gouvernement à gérer la pandémie.

Le décret en question habilite le régulateur de l'État, la Commission nationale de la radiodiffusion et des télécommunications (NBTC), à ordonner aux fournisseurs de services de bloquer l'accès Internet aux adresses IP de particuliers s'il pense que ceux-ci diffusent de fausses informations, et à en informer la police pour que des poursuites judiciaires soient engagées.

Le décret intervient alors que le gouvernement a fait l’objet de nombreuses critiques de la population sur sa gestion de la pandémie.

Sur la majeure partie de 2020, la Thaïlande a été relativement épargnée par l’épidémie, mais le royaume traverse depuis avril une troisième poussée épidémique provoquée par le variant Delta du Sars-CoV-2 qui est de loin la plus meurtrière à ce jour.

Le déploiement tardif et lent des vaccins conduit aujourd’hui à de longues files chaque jour à certains endroits pour des tests et des injections.

Le gouvernement dispose déjà de pouvoirs exceptionnels pour imposer des mesures s’inscrivant dans la lutte contre le coronavirus et des règles pour contrôler l'Internet. Les autorités ont déjà engagé des poursuites judiciaires contre un certain nombre de personnes, parmi lesquelles certaines célébrités et influenceurs de réseaux sociaux, qui ont critiqué la réponse gouvernementale à la pandémie.

Il s'agit notamment du rappeur de 19 ans, Danupa "Milli" Khanatheerakul, qui a été condamné à une amende de 2.000 bahts (51 €) pour "insulte publique" la semaine dernière après avoir accusé le gouvernement sur les réseaux sociaux d'avoir mal géré la crise du Covid-19.

Six associations de médias ont déclaré dans un communiqué commun que les actions en justice du gouvernement démontraient "une intention de réprimer la liberté d'expression dont jouissent les médias et le public".

Le gouvernement a affirmé que les poursuites judiciaires contre les "faux messages" ne visaient pas à faire taire les médias.

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