La BAD réduit ses prévisions de croissance pour l'Asie en développement

La Banque asiatique de développement a revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'Asie en développement sur 2022 et 2023, avec une correction plus marquée pour l’année prochaine

La Banque asiatique de développement (BAD) a réduit ses prévisions de croissance pour l'Asie en développement sur 2022 et 2023, considérant que la région devrait continuer à être confrontée à des vents contraires tels que le conflit russo-ukrainien, la politique anti-COVID de la Chine et le ralentissement économique mondial.

L’institution financière basée à Manille a indiqué dans un supplément à son rapport "Asia Development Outlook" qu'elle s'attendait à ce que l’ensemble des pays en développement d'Asie, dont font partie la Chine et l'Inde, affiche en 2022 un taux de croissance de 4,2% cette année, contre 4,3% estimés en septembre. C’est la cinquième fois que la BAD revoit ses perspectives 2022 à la baisse.

Pour l'année prochaine, la BAD prévoit désormais un taux de croissance de 4,6 %, bien en dessous de ses projections précédentes qui établissaient ce dernier à 4,9 %.

"La reprise dans l’Asie en développement devrait se poursuivre mais avec une baisse de régime", a déclaré la BAD dans son rapport publié mercredi.
    
La BAD estime que la croissance chinoise va probablement être plus faible qu’envisagé auparavant. Selon ses toutes dernières prévisions, le PIB de la deuxième économie mondiale devrait afficher une progression de 3,0% cette année et de 4,3 % l'année prochaine, contre 3,3 % et 4,5 % prévus auparavant.

"L'activité économique en RPC (République populaire de Chine) reste entravée par des épidémies sporadiques de COVID-19, des restrictions issues de sa politique du zéro-COVID et la fébrilité persistante du marché immobilier", a déclaré la BAD.

Les perspectives de croissance pour les sous-régions sont mitigées. Les prévisions 2022 pour l'Asie du Sud-Est et l'Asie centrale ont été révisées à la hausse, tandis que les projections pour l'Asie de l'Est pour cette année et la suivante ont été réduites en raison de l'affaiblissement de l'économie chinoise.

La région pourrait connaître un peu de répit en ce qui concerne la hausse des prix, estime la BAD, qui voit désormais l'inflation régionale s'établir à 4,4 % cette année, contre 4,5 % précédemment, et 4,2 % en 2023.

La BAD a averti que les risques pesant sur les perspectives de croissance demeurent, car le conflit russo-ukrainien pourrait relancer une nouvelle flambée des prix des matières premières, alimenter l'inflation mondiale et induire un nouveau resserrement monétaire.