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Baisse de moral continue chez les consommateurs et les industriels thaïlandais

Les indices de confiance des consommateurs et des industriels affichent encore une baisse au mois de mai, avec pour facteurs communs le marasme économique et l’incertitude politique 

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Photo Jean-Louis Duzert
Écrit par La rédaction de Bangkok
Publié le 24 juin 2024, mis à jour le 24 juin 2024

La confiance des consommateurs thaïlandais a baissé en mai pour le troisième mois consécutif, tombant à son plus bas niveau depuis octobre de l'année dernière, selon le sondage mensuel de l'Université de la Chambre de Commerce thaïlandaise (UTCC), publié jeudi, et qui pointe des inquiétudes liées à la lenteur de la reprise économique et à l'incertitude politique croissante.

L’indice est tombé à 60,5 en mai contre 62,1 en avril, a indiqué l'UTCC dans un communiqué.

Cette baisse de moral des ménages thaïlandais entraîne une baisse de la consommation alors que l'endettement élevé des ménages a poussé les banques à durcir les conditions de crédit, affectant de nombreuses entreprises, en particulier l'industrie automobile, souligne le Bangkok Post.

Ce climat défavorable contribue à la baisse de l'indice de confiance des industries thaïlandaises (TISI) qui affiche lui aussi une nouvelle baisse, passant de 90,3 points en avril à 88,5 en mai. Le TISI avait en mars avec 92,4 points.

Le Thai Industries Sentiment Index (TISI) s’inscrit sur une échelle de 0 à 200. Lorsqu’il est inférieur à 100, cela tend à indiquer un certain pessimisme chez les industriels ou au moins des inquiétudes vis-à-vis de la situation économique. Un TISI autour de 100 traduit une perception de stabilité. Quand il est supérieur à 100, cela signifie que les industriels sont optimistes et/ou perçoivent la situation économique comme bonne voire excellente.

Parmi les principaux facteurs qui préoccupent les industriels, figurent la hausse des prix du pétrole, suivie par la faiblesse de l'économie thaïlandaise et l’incertitude politique.

Le gouvernement actuel est une formation hétéroclite réunissant des membres du puissant establishment militaro-royaliste et des représentants du parti Pheu Thai, qui a longtemps dominé les urnes. Un mariage de raison improbable mais jugé nécessaire, par ceux qui s’étaient arrogé le pouvoir par un coup d’Etat militaire en 2014, pour contrer les nouvelles forces progressistes victorieuses aux dernières élections, perçues comme une menace pour la royauté.

Aujourd’hui, plusieurs affaires se trouvent devant la justice thaïlandaise impliquant les hommes politiques les plus puissants du pays y compris le Premier ministre Srettha Thavisin qui risque l’éviction. Le sort de ce dernier sera connu le 10 juillet lorsque la cour Constitutionnelle rendra son verdict.

Srettha Thavisin, un novice en politique qui a pris ses fonctions de Premier ministre en août dernier, a été accusé par un groupe de sénateurs conservateurs d'avoir violé la Constitution en nommant dans son cabinet un ancien avocat ayant fait l’objet d’une condamnation par le passé.

Le retour des turbulences politiques intervient alors que l'économie thaïlandaise peine à repartir après dix années de joug militaire et la crise du Covid. Ces dernières semaines, le secteur industriel a exprimé ses inquiétudes vis-à-vis de l’accélération des fermetures d’usines en Thaïlande.

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