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Les Canang Sari : comprendre les offrandes balinaises

Bali est mondialement connue pour sa dimension profondément spirituelle. Cela se manifeste notamment à travers les innombrables paniers d’offrandes qui parsèment les rues. Déposées au sol, devant les temples et au pied des statues de divinités, ces canang sari témoignent de la gratitude quotidienne des Balinais envers le divin. Zoom sur ces offrandes sacrées, leurs symboles, leur rôle spirituel et les règles à suivre pour les respecter.

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Écrit par Soraya Ben Aziza
Publié le 17 décembre 2025

Les paniers d’offrandes en osier : les Canang Sari

Les Canang Sari (à prononcer « Tcha-nang Sah-ri »), sont des paniers remplis d’offrandes à destination des divinités hindoues-balinaises. On y retrouve notamment des fleurs, de la monnaie, des cigarettes, du riz, des fruits, de l’encens, mais aussi de la viande ou de l’alcool (d’arak ou de tuak)... 

Chaque élément est choisi avec soin selon sa symbolique, avant d’être disposé dans le Canang, ce petit panier de feuilles de palmier tressées à la main par les femmes du foyer. 

• Le riz cru (Wija)

Les grains de riz cru, omniprésents dans les offrandes, représentent l’essence de la vie « Sang Hyang Atma » et du divin qui réside en chaque chose. 

• Les fleurs (Bunga) 

Les fleurs colorées représentent quant à elles les divinités hindoues. Ainsi, chaque couleur symbolise un dieu différent : le rouge pour Brahma, le jaune pour Mahadewa, le bleu ou le vert pour Vishnu, le blanc pour Iswara, et les pétales de fleurs pluricolores (Kembang Rampai) pour Shiva.

• Le Porosan : le bouquet de la Trimūrti

Les Canang Sari comprennent le plus souvent un porosan, c'est-à-dire une feuille de bétel dans laquelle sont soigneusement enveloppés du citron vert et des noix d'arec. Ces trois éléments sont choisis en l’honneur de la Trimūrti, la trinité de Vishnu, Shiva, Brahma.

• Le bâton d’encens

Un bâton d’encens est traditionnellement allumé avant le don d’une offrande. Sa fumée sacrée (dupa) vient purifier le Canang, tout en permettant au « Sari » l’essence de l’offrande d’atteindre les divinités aux cieux. Selon les rites hindous, le bâton d’encens représente également Agni, dieu du feu et un important messager.

→ Point vocabulaire : le mot « Canang » fait référence au plateau de feuilles de palmiers ou de cocotiers tressées, qui abrite l’essence principale du don, le Sari.

Les offrandes à Bali : pourquoi cette coutume ?

Dans la religion hindou-balinaise, les dons d’offrandes (les « banten ») ponctuent la vie quotidienne. Pour les Balinais, les offrandes placées au sol (les « segehan ») sont une façon d’assurer la balance cosmique et l’équilibre naturel et humain, en apaisant les esprits de la terre et du temps : les Bhuta (les éléments terre, eau, feu, air, éther), et les Kala (associés au temps et à sa force destructrice). Les offrandes placées en hauteur sont, quant à elles, destinées à remercier le Sang Hyang Widhi Wasa (l’Ordre Divin Tout-Puissant), autrement dit le créateur sous toutes ses formes.

Cette coutume a donc un sens spirituel profond pour les habitants de l’île. Au même titre que l’amabilité légendaire des Balinais, c’est une pratique inhérente au précepte duTri Hita Karana les « trois fondations du bien-être ». En effet, selon cette philosophie, l’harmonie ne peut être atteinte qu’à travers une relation équilibrée entre :

• L’humanité et Dieu ; 
• Les humains entre eux ; 
• Les humains et leur environnement ; 

Les dons d’offrandes qui rythment la vie quotidienne des locaux participent donc à cette recherche permanente d’équilibre.

Les Canang Sari de Bali : comment respecter les offrandes ?

En tant qu'étranger, il convient de respecter l'importance symbolique des offrandes et leur caractère sacré. Quelques règles s’imposent donc pour éviter les faux pas lors de son expatriation :

✔️ Ne pas interrompre un rituel de don d’offrande ;

✔️ Ne pas marcher sur les offrandes ou les enjamber ;

✔️ Ne pas toucher les offrandes, en particulier au sein des temples et auprès des statues ;

✔️ Éviter de photographier les croyants lors de leurs rituels d’offrandes sans leur permission.

 

Soraya Ben Aziza
Publié le 17 décembre 2025, mis à jour le 17 décembre 2025
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