Selon une étude commandée par l’entreprise de paiement électronique Visa et menée par l’institut Ipsos, les touristes américains devraient être les plus gros dépensiers en Grèce en 2025, confirmant leur rôle de moteur de la croissance du secteur touristique hellénique. Derrière eux, les Français et les Britanniques complètent le trio de tête, dans un contexte marqué par la montée des réservations de dernière minute et une attention croissante portée sur la durabilité. Présentée lors d’une conférence de presse à Athènes, l’étude repose sur un panel de 1 500 voyageurs : 500 Américains, 500 Français et 500 Britanniques ; et constitue la première tentative de l’entreprise Visa de brosser un portrait global des tendances touristiques vers la Grèce.


Un tourisme américain haut de gamme
Les voyageurs américains projettent de dépenser en moyenne 3 040 euros par personne pour leurs vacances en Grèce, ce qui représente environ 13 % de leur revenu annuel. Un chiffre révélateur d’un tourisme haut de gamme, surtout lorsqu’on observe que 21 % des sondés envisagent même de dépasser les 18 000 euros, majoritairement pour des séjours dans des hôtels cinq étoiles.
« Ce chiffre confirme le fort potentiel du marché américain pour les segments premium et luxe », a déclaré Nikos Petrakis, directeur général de Visa en Grèce.
Les Français occupent la deuxième place avec une dépense moyenne stable de 2 550 euros, tandis que les Britanniques ferment la marche à 1 900 euros. Pour les deux groupes, cela équivaut à environ 11 % de leur revenu annuel. Fait notable, un quart des Britanniques prévoit d’augmenter leur budget touristique par rapport à 2024.
Des réservations de plus en plus tardives
Alors que la planification des voyages s’effectuait autrefois plusieurs mois à l’avance, une tendance nette se dessine : neuf voyageurs sur dix réservent désormais à moins d’un mois du départ. Cette nouvelle tendance pour les voyages de dernière minute s’explique par une plus grande flexibilité, mais aussi par une volonté de mieux surveiller les prix et les conditions climatiques.
Pour planifier leurs activités, les touristes continuent d’utiliser en priorité les plateformes de réservation, mais le recours à l’intelligence artificielle, gagne du terrain. Les sites des hôtels, des restaurants et des services locaux restent également très consultés.
Une offre touristique qui se diversifie
Le modèle « mer, soleil et plage » domine toujours, attirant 69 % des touristes, avec une préférence marquée chez les Britanniques (72 %) et les Français (71 %). Mais d’autres motifs de séjour émergent. 65 % des visiteurs mettent en avant la culture comme moteur de leur voyage, et ce sont surtout les Français qui montrent un vif intérêt pour les sites archéologiques (72 %).
Les Américains, eux, se distinguent par des goûts plus variés : festivals de musique, parcs à thème, vie nocturne ou encore villages pittoresques figurent en bonne place dans leurs choix. Ils manifestent également une curiosité croissante pour des destinations moins connues du grand public.
En ce qui concerne la période de voyage, les Britanniques privilégient les mois de mai et juin, les Américains préfèrent juillet, tandis que les Français optent majoritairement pour septembre. La moitié des voyageurs envisagent des séjours de 4 à 7 jours, l’autre moitié reste 8 jours ou plus.
Les destinations en tête de liste
Les zones les plus populaires demeurent Athènes et les îles. Chez les Américains, l’Attique arrive en tête (41 %), devant le Sud de l’Égée (31 %) et la Crète (27 %). Les Britanniques préfèrent les îles Ioniennes (32 %), et les Français placent l’Attique (39 %) en tête, suivie de la Crète (35 %) et du Sud de l’Égée (30 %).
À noter également que plus de 40 % des touristes étrangers combinent leur séjour en Grèce avec d’autres destinations, principalement l’Italie et l’Espagne, faisant du pays une escale incontournable d’un itinéraire méditerranéen élargi.
La durabilité, un enjeu de plus en plus pris en compte
L’étude révèle un intérêt croissant pour les pratiques durables, particulièrement chez les Américains : 30 % d’entre eux sont prêts à payer entre 5 et 10 % de plus pour des prestations écoresponsables. Un tiers des voyageurs considère d’ailleurs le tourisme durable comme “très important”, en particulier pour les transports, les repas et l’organisation d’activités.
Visa, partenaire du ministère grec du Tourisme depuis 2022, affirme vouloir contribuer à un tourisme plus moderne et plus intelligent. Des efforts concrets ont déjà vu le jour, comme l’installation de terminaux sans contact dans 30 villes grecques et plusieurs sites archéologiques, facilitant les paiements pour les voyageurs et renforçant la collecte de données sur leurs habitudes.
Pour Nikos Petrakis, cette dynamique est un levier de croissance national :
« Le tourisme n’est plus seulement une question d’accueil ; c’est un enjeu de stratégie économique à long terme. Notre objectif est d’enrichir l’offre, d’attirer des visiteurs plus exigeants et de générer un impact durable pour l’économie grecque. »