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Gay Pride 2021 : un raz de marée arc-en-ciel prévu sur Athènes !

Athènes Gay Pride un vent de liberté devant le parlementAthènes Gay Pride un vent de liberté devant le parlement
Athens Gay pride
Écrit par Thibault Segalard
Publié le 3 juin 2021

Du 4 au 11 juin prochain, la capitale grecque accueillera la gay Pride 2021. Un festival sous fond de droits à la différence, qui bouscule chaque année un pays, où les préjugés et la discrimination sont profondément ancrés dans la société. Nous nous sommes entretenus avec Pipi Foteini, l’organisatrice de l’événement, qui nous explique les tenants et aboutissants d’un tel événement.

 

organisatrice de la gay Pride 2021 Athènes

 

Les esprits devraient être les précurseurs de l’évolution, et non l’inverse. Les lois et décrets ne transformeront les mœurs que lorsque la tolérance aura empli nos cœurs. C’est là, l’objectif de toutes les Gay Pride organisées dans le monde : œuvrer en faveur des droits aux personnes LGBTQ+ et faire changer les mentalités. Un but qui aurait dû être atteint depuis tant d’années, mais qui encore au 21e siècle suscite l’animosité de trop de personnes. 

Cette année le festival s’étalera du 4 au 11 juin prochain. 52 ans après la 1re manifestation qui s’était déroulée à New York en 1969, après une violente descente de police dans un bar gay de la ville.

 

« Le plus compliqué, c’est de contenter tout le monde »

Un événement aussi gigantesque qu’un Gay Pride requiert une gestion phénoménale que ce soit dans les messages que l’on veut passer, sur son fonctionnement intrinsèque ou encore dans son financement.

Pour Pipi Foteini, une des organisatrices du festival, le véritable enjeu organisationnel est de réussir à satisfaire les souhaits de tous les participants, « Nombreuses sont les communautés LGBTQ+ à se réunir lors de la gay Pride. Et bien que nous soyons tous mués par une conviction commune, chaque minorité a des envies et des désirs propres à leurs conditions. C’est pour moi, mon principal objectif, que personne ne soit oublié et que nous puissions tous nous exprimer ».

Outre la volonté que tout le monde soit écouté, Pipi doit jongler avec d’autres problèmes, des difficultés liées à l’ampleur de l’évènement. Lors de la dernière édition, en 2019 (celle de 2020 ayant été annulée pour cause Covid-19), pas moins de 200.000 personnes s’étaient réunies. Un nombre qui devrait être similaire, voire plus élevé encore cette année. « Entre les demandes de manifestations auprès de la mairie, le tracé des cortèges, les lieux des rassemblements, les différentes programmations et les recherches de sponsors, je ne sais plus où donner de la tête » admet volontiers l’organisatrice.

Des prospections de financement qui s’articulent plus autour des grandes firmes internationales que des entreprises grecques. « Nous sommes financés principalement par des multinationales comme Durex moins par des entreprises d’ici » explique Pipi.

 

Des mentalités à transformer

En Grèce tout est plus difficile et prend plus de temps à évoluer, « nous recevons sans cesse des menaces ou des commentateurs haineux, surtout à l’approche du début des festivités » confesse la jeune femme.

Gay Pride Athènes opposant

Le contexte de la Gay Pride est assez complexe en Grèce. Le pays est loin d’être «LGBT friendly», comme on dit. Le classement annuel de l’association ILGA Europe le classant 18e pays européen (la France est 13e). Des statistiques, qu’essaie de faire évoluer l’Etat, puisque depuis quelques années les droits LGBT sont en constante progression. En témoigne, l’autorisation du mariage gay (plus semblable à un de pacse) par le Parlement en 2015 ; jamais vraiment appliqué ou encore le droit de changer de genre en 2017.

Des avancées sociales publiques significatives, freinées pied au plancher par la religion. Pour bien comprendre la mentalité grecque, il faut savoir que le pays est extrêmement religieux, et que l’Église Orthodoxe exerce une pression constante sur l’État. Des menaces et intimidations tellement violentes qu’en 2013, ils avaient décidé d’excommunier tous les députés qui voteraient en faveur des droits des couples homosexuels.

 

Un message d'espoir

Cette année, le Premier ministre grec Kyrialos Mitsotakis a soutenu la gay Pride sur Facebook avec un message posté le 17 mai, « la Grèce au XXIe siècle salue la journée contre l’homophobie, la bi phobie en luttant pour éradiquer les tristes raisons qui l’ont fait établir ». Il a ajouté à cela que des « initiatives telles que l’élaboration d’une stratégie nationale pour l’égalité des LGBTQ+ seraient mises en place». Ainsi il a insisté sur le faite qu’il était important de promouvoir la tolérance entre tous et espère que les citoyens suivent cette voie « d’audace, de maturité et de réalisme, car que c’est la seule issue qui puissent pousser le pays vers l’avant»

Gay Pride Athènes opposant
Cabinet Premier Ministre 

Les mentalités de la population restent, malgré tout, ancrées dans ce conditionnement mental. Les préjugés profondément enracinés dans la culture du pays. Les sphères privées ou professionnelles ayant bien du mal à consentir les différences de chacun. En 2014, le Pew Research Center avait publié lors d’une enquête, que près de 50% des Grecs jugeaient que l’homosexualité ne devrait pas être acceptée par la société. Plus récemment, le pays a vécu une recrudescence d’agressions homophobes et transphobes, due à la montée en puissance de l’Aube Dorée, un parti Neo-naziste, qui préconisait de « corriger les homosexuels ».

Que ce soit en Grèce où dans le monde entier, il reste encore tellement de progrès à faire autour des droits LGBTQ+ pour effacer toutes ces inégalités, et l’organisation de ces Gay Pride, est un premier vers la tolérance.

 

Lepetitjournal Athènes est fier de soutenir et sponsoriser la Gay Pride Athènes 2021

 

Gay Pride Athènes

 

Gay Pride Athènes

 

Thibault Segalard
Publié le 3 juin 2021, mis à jour le 3 juin 2021

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