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France-Israël, la Grèce s’arme

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Mitch Fuqua-USAF
Écrit par Lepetitjournal Athènes
Publié le 25 janvier 2021, mis à jour le 26 janvier 2021

Bien qu’Israël ait peut-être perdu beaucoup de terrain dans les ententes avec la Turquie, le pays a été en mesure de rattraper une grande partie de son manque à gagner en développant des relations plus solides avec les rivaux d’Ankara et en particulier avec Athènes.

Au début des années 2000, alors qu’Israël faisait face à de graves pénuries d’eau, toutes sortes d’idées ont été soulevées pour aider à résoudre le problème; le plus créatif étant d’importer de l’eau de Turquie. Et au début de 2004, après des négociations qui ont duré environ quatre ans, Jérusalem et Ankara – au tout début du règne du président turc Tayyip Erdogan – ont signé un accord afin qu’Israël puisse importer un milliard de mètres cubes d’eau de la rivière Manavgat en Turquie. Parmi les méthodes proposées pour transporter l’eau : relier des ballons en caoutchouc géants et les remorquer à Ashkelon, pomper de l’eau dans des pétroliers convertis, ou construire un pipeline. Le Premier ministre de l’époque, Ariel Sharon, a déclaré à son cabinet que cet arrangement cimentait les liens stratégiques importants qui s’étaient développés entre les deux pays. Le Ministre des Finances de l’époque, Benjamin Netanyahu, a voté contre ce plan, invoquant le montant exorbitant des dépenses. En fin de compte, l’accord ne s’est pas concrétisé et les relations stratégiques avec la Turquie n’ont pas survécu à la dernière décennie.

Mais un principe clé persiste :  plus la relation d’Israël est étroitement liée avec ses amis, mieux elle se porte. Ce principe est devenu une évidence quand Israël et la Grèce ont décidé d’annoncer qu’ils signeraient un accord de défense sur 20 ans d’une valeur de près de 1,7 milliard de dollars (1.4 milliard d’Euro). Elbit Systems d’Israël va mettre en place une école de pilotage pour former les pilotes de l’armée de l’air grecque sur les 10 chasseurs à réaction Aermacchi M-346 à Kalamata, au sud d’Athènes. L' ancien brigadier-général Yair Kulas, directeur de la Direction de la coopération internationale de la défense au ministère de la Défense, avait raison lorsqu’il a déclaré qu’il ne s’agissait pas seulement d’un accord d’exportation de la défense Israélienne, mais plutôt d’un partenariat pour 20 ans avec un pays ami, la Grèce. En d’autres termes, cet accord ajoute une couche supplémentaire à la relation israélo-grecque déjà florissante et institutionnalise presque ces liens. Le ministre israélien de la Défense Benny Gantz a déclaré que l’accord "servirait les intérêts d’Israël et de la Grèce, créant des centaines d’emplois dans les deux pays ... promouvoir la stabilité en Méditerranée".

Et pour la France ?

Dans le même ordre d’idée, le Parlement grec a approuvé, dans son budget 2021, qui malgré des prévisions de reprise plus faibles à cause de la pandémie de coronavirus, l'achat de 18 avions de combat français Rafale. Un contrat qui pour arriver à se concrétiser a été très bien défendu hier par La Ministre Française des Armées, Florence Parly. 

L'achat de 18 Rafales français - dont 12 d'occasion et 6 neufs de chez Dassault- est prévu pour un coût total de 2,5 milliards d'euros, dont 1,5 milliard d'euros l'an prochain.

Grèce achat Rafale France
Rafale Dassault Aviation

Quatre premiers pilotes grecs doivent commencer leur entraînement en France dans les prochains mois, alors que les six premiers avions de combat, d'occasion, doivent arriver en Grèce à partir de juin, à compter d'un par mois, selon la même source ministérielle.

Le nouveau budget de la défense grecque comporte officiellement une augmentation de 57% des dépenses d'armement, passant à 5,5 milliards d'euros. À l’inverse, celui de la santé subit, en pleine crise de Covid 19 et un confinement illimité à travers le pays, une baisse de 17% par rapport à l'année 2020.

Il semble que le choix pour le gouvernement grec a été clair ; il vaut mieux s’armer que soigner.

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