Le 21 avril 1967, un coup d’état a éclaté en Grèce
Les colonels ont pris le pouvoir et la dictature s’est immiscée dans le pays de la démocratie : retour sur cette période de l’histoire grecque
En 1963, alors que le parti de Georges Papandréou, fervent opposant de la droite, sort victorieux des élections, le roi Constantin II intervient sans cesse dans cette nouvelle politique qui se veut démocratique. Persuadé que la monarchie doit rester de droit divin, il cumule les ingérences illégitimes et destitue Georges Papandréou de ses fonctions. Le fantôme de la guerre civile, toujours très présent, implique le rejet automatique du parti communiste grec (KKE). L’instabilité politique devient la norme et de nombreuses manifestations sont organisées. L’armée y voit une brèche par laquelle entrer.
Estimant que le roi Constantin II n’est pas apte à gouverner et face au « danger communiste », un groupe de colonels, Georgios Papadopoulos, Stylianos Patakos et Nikolaos Makarezos, décide d’agir le 21 avril 1967 : c’est le putsch des colonels. Ce coup d'état aurait même été facilité grâce à l'aide des renseignements américains, qui dans une ambiance de guerre froide, avaient peur d’une possible révolution socialiste en Grèce.
La dictature a rapidement pris ses marques, enfermant et torturant sur son passage tous les opposants du régime. Tous ceux qui ont pu s’enfuir sont partis se réfugier à l’étranger, d’où une résistance s’est mise en place (France, Allemagne, Angleterre, etc.). De nombreuses personnalités connues, comme Melina Mercouri ou Mikis Theodorakis, sont devenues le symbole du combat contre la dictature des colonels. Malgré plusieurs tentatives d’attentat pour mettre fin à ce régime dictatorial, entre autres avec l’affaire Panagoulis, le régime va être de plus en plus violent, notamment après la révolte étudiante et populaire en novembre 1973. La chute de cette dictature ultra nationaliste va avoir lieu un an après, avec la crise chypriote et l’invasion turque, le 23 juillet 1974.
La Grèce retrouve alors son régime parlementaire, avec des élections en novembre, qui vont mettre au pouvoir le nouveau parti de Constantin Karamanlis, Nouvelle démocratie.