Cet événement symbolise non seulement la libération de l'île, mais également son intégration pleine et entière au sein de l'État grec.
Un long chemin vers la liberté
L'histoire de la Crète est jalonnée de révoltes et de luttes. Après 465 ans sous domination vénitienne (1204-1669), l'île tombe sous contrôle ottoman. Malgré une résistance constante, incluant des soulèvements notables comme ceux de 1692 et de 1770, l'oppression ottomane persiste.
En 1821, lors de la Guerre d'indépendance grecque, les Crétois rejoignent les forces de la Grèce continentale, mais leur libération ne sera acquise que bien plus tard. Les révolutions successives, notamment celle de 1866-1869, connue sous le nom de "Grande Révolution crétoise", marquent les esprits par leur intensité.
L'autonomie avant l'union
Après les atrocités commises par les Ottomans en 1898 à Héraklion, la Crète accède à une autonomie sous la protection des Grandes Puissances. Un État crétois indépendant est établi, avec un gouvernement majoritairement chrétien, bien que l'île reste sous la souveraineté nominale du Sultan ottoman.
Le rôle d'Eleftherios Venizelos, alors jeune avocat, sera déterminant. Par son leadership, notamment lors de la Révolte de Therissos en 1905, il accélère les efforts en faveur de l'union de la Crète avec la Grèce.
L’union officielle
L’union devient réalité grâce aux victoires de la Grèce pendant les Guerres balkaniques (1912-1913). Le Sultan renonce à ses droits sur l'île par le traité de Londres en mai 1913, suivi de la renonciation officielle à la souveraineté en novembre 1913.
Le 1er décembre 1913, à Chania, la Crète célèbre son intégration officielle dans la Grèce en présence du roi Constantin et du Premier ministre Eleftherios Venizelos. Les drapeaux grecs flottent sur l’île, marquant la fin d’une époque et le début d’une nouvelle ère.
Un héritage durable
Depuis cette union, la Crète s'est affirmée comme une partie intégrante et vibrante de la Grèce. L'échange de populations en 1923 marque le départ des derniers musulmans de l'île, consolidant son identité grecque.
La date du 1er décembre reste un moment de fierté nationale, rappelant les sacrifices consentis par les Crétois pour leur liberté. Aujourd'hui, cette célébration continue de résonner comme un symbole d'unité et d'identité nationale.