Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

 La CBD inconnue par les consommateurs de drogue 

Consommation de Sisa dans les rues d'AthènesConsommation de Sisa dans les rues d'Athènes
D.R
Écrit par Safaa Ngabi
Publié le 23 août 2021, mis à jour le 24 août 2021

La crise de la dette a été l’élément déclencheur de l’augmentation du nombre de consommateurs de drogue. D’après le Centre grec pour l'étude et la surveillance des drogues, il a eu une augmentation de 20% des utilisateurs d'héroïne. Les structures qui ne permettent pas d’aider ni de suivre les toxicomanes ont vu leur crédit fondre. Aujourd’hui, la drogue explose à Athènes, de plus en plus de citoyens en prennent et à un âge encore plus avancé. 

 

utilisation de Sisa dans Athènes

 

Puisque les moyens sanitaires ne priorisent pas les consommateurs d'héroïne, il existe bien un autre moyen pour mettre un terme à la prise de cette substance : c’est la CBD. En effet, ce produit est connu pour être le rival numéro un de la drogue. Surtout que sa consommation thérapeutique est légale en Grèce depuis juin 2017. Depuis, les magasins de CBD poussent comme des champignons, et il y a même des distributeurs automatiques. Ces derniers accueillent des clients malades et des clients qui souhaitent arrêter la drogue. Mais cela  a - t-  il vraiment aidé le fléau intense de l'héroïne à Athènes ? 

 

Les magasins de CBD en aide pour les toxicomanes

Les toxicomanes sont présents dans chaque quartier d'Athènes, notamment à Omonia. Dans ses rues se concentrent une grande partie des consommateurs de drogue de la capitale. Le gouvernement grec a réduit de 13% ses dépenses de santé en 2011. Une prise en charge coûte minimum 5 euros. La crise économique ne cesse d’enfoncer le secteur de la santé.

Au centre d'Athènes se sont déployés plusieurs magasins de CBD. Mais beaucoup ne connaissent pas encore ce dérivé. En quoi cela pourrait-il réduire la prise d'héroïne ? Ce produit provient de la plante du chanvre. C’est une molécule de la famille des cannabinoïdes, mais elle ne contient pas de THC, qui est la principale cause du phénomène d’addiction. 

 

La consommation de sisa en Grèce
D.R

 

Le CBD a des effets bénéfiques et thérapeutiques, il lutte contre les maladies de la peau, ou bien aide les toxicomanes. Les consommateurs de drogues peuvent s’en procurer légalement, mais ce n’est pas remboursable. “ C’est un moyen très pratique d'arrêter la drogue, mais malheureusement les consommateurs n'ont pas les moyens de s’en acheter ” explique Constantinople, le propriétaire du magasin Established Cannabis Stores qui se trouve à Monastiraki. Il déclare que plusieurs personnes, notamment des filles, sont déjà venues dans la boutique pour avoir des conseils. Ces clients demandent majoritairement la  CBD avec les effets les plus forts, notamment pour les aider à dormir. 

Selon le gérant de la boutique, la réputation de la CBD est encore trop méconnue en Grèce. Il affirme que des clients viennent pour arrêter leur consommation de drogue, mais rares sont revenus. Il ne connaît qu’une dizaine de personnes qui ont stoppé définitivement leur prise d'héroïne grâce à cette substance :“Il faut avoir l’envie avant tout et se donner les moyens” ajoute t-il.

D’autant plus, la CBD se trouve sous plusieurs formats, suivant les préférences. Il peut être fumé, mais il existe aussi en tant que thé relaxant et ou en stick nasal. Ce dernier aide beaucoup les addicts, comme l’explique Constantinople. Il affirme que le stick nasal est le produit le plus vendu pour les consommateurs de drogues fortes car c’est très pratique et facile à administrer, mais aussi parce que cela repose les poumons et les aide davantage. 

 

La Sisa : la drogue qui circule le plus à Athènes 

Les prix de l’héroïne sont passés de 3 euros à 20 euros, et ce depuis la crise économique. Alors les consommateurs majoritairement jeunes et au chômage se dirigent vers une nouvelle substance illicite qui est la Sisa, pour le misérable prix de 2 à 3 euros. 

 

La consommation de sisa en Grèce
Hellenic Police

 

Cette drogue est très dangereuse. Le chef de mission de l’Organisation anti-drogue Tanos Panopoulos a confirmé que “dans les rues dédiées, 99% des héroïnomanes consomment la Sisa.” S'il est totalement normal d'identifier des toxicomanes dans les rues en Grèce depuis les années 80, la tendance est devenue très banale. Le Sisa est détecté pour la première fois à Athènes en 2015. Aujourd'hui, cette drogue est bien identifiée des pouvoirs publics. L'Observatoire européen des drogues et Tanos Panopoulou sont en collaboration et ont réalisé des recherches sur le Sisa et les résultats ont évalué que cette substance illicite n’a “ été détectée nulle part ailleurs en Europe”. 

 

Une origine inconnue

L’origine exacte du Sisa est inconnue, tout comme la nationalité des vendeurs et détenteurs du marché. Les consommateurs pointent vers les migrants pakistanais, afghans, iraniens et irakiens. Le produit est difficile à fabriquer et très toxique : il se compose de liquide de batterie et de détergents. Elle se consomme en la fumant à l'aide d’une pipe sous la forme d’un caillou. 

Le propriétaire du magasin de CBD estime que les fumeurs de Sisa sont des cas perdus car cette molécule n’a des effets qu’à l'intérieur du corps et non au cerveau contrairement au Sisa qui a des conséquences psychiques. D’après l'Observatoire national des drogues, la prise de Sisa en trois mois est l’équivalent de prise d'héroïne en dix-huit mois. 

 

Aujourd’hui à Athènes, selon le ministère de la santé, il est difficile de vivre plus d’un an dans la rue en consom,ant de la Sisa 

Flash infos