

Un watergate grec ? Le scandale a commencé le 26 juillet quand Nikos Androulakis, chef du parti socialiste d’opposition, révèle que son téléphone aurait été infiltré par le logiciel espion Predator
Ce mardi, après que la présidente de la République Hellénique, Katerina Sakellaropoulou, ait demandé une enquête sur ces écoutes, le parlement obtient l’organisation d’un débat extraordinaire et l’avancement de la rentrée parlementaire. Ce scandale qui éclabousse le gouvernement conservateur de Kyriakos Mitsotakis promet de durer ces prochaines semaines.
Accusations sérieuses et démission dans le gouvernement grec
Les services de renseignements et le gouvernement, sont accusés d’avoir mis sous écoutes l'eurodéputé et chef du parti du Pasok-Kinal, troisième parti au parlement ainsi que deux journalistes, Thanassis Kaoukakis, spécialisé en affaires financières ainsi qu’un autre journaliste qui enquêtait sur la crise migratoire. Quoi qu’il en soit, le Premier ministre a avoué qu’il y avait bien eu des écoutes mais qu’il s’agissait « d’erreurs » de la part des services en insistant sur le fait que le gouvernement n’était pas au courant. Vérité ou mensonge, les pressions sur le gouvernement ont conduit à la démission du directeur général du renseignement intérieur Panagiotis Kontoleon, ainsi que du secrétaire général du Premier ministre.
La réforme de 2019 des services de renseignements, qui a eu pour but de les placer sous la supervision directe du Premier ministre, est également mise en cause dans cette affaire. Il s'agit d'une des premières à être proposée par le gouvernement à son arrivée et pourrait expliquer certaines écoutes sans suivi juridique ou institutionnel.
Intervention de la Commission européenne
La commission européenne s’est saisie de l’affaire qu’elle a définie comme « inacceptable » et a expressément demandé à la Grèce de résoudre ces failles dans son état de droit en appelant à une enquête « approfondie ». L’enjeu désormais pour le Premier ministre est de pouvoir rétablir la confiance de son peuple envers son gouvernement en garantissant que l’espionnage de membres de partis d’opposition et de journalistes à des buts politiques, ne se reproduise jamais.
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