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L’Union européenne trace la voie vers un tourisme plus durable

Face à l’urgence climatique et aux limites du tourisme de masse, l’Union européenne amorce un tournant décisif. Elle lance une vaste consultation auprès des professionnels du secteur pour bâtir une nouvelle stratégie commune en matière de tourisme durable, réconciliant attractivité, résilience économique et respect des territoires.

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Publié le 18 juin 2025

Une approche du tourisme pensée à l’échelle européenne

Face aux défis climatiques, aux mutations du secteur touristique et aux attentes croissantes des citoyens en matière d’écologie, la Commission européenne lance une grande consultation auprès des acteurs du tourisme. Objectif : élaborer la toute première stratégie européenne de tourisme durable, destinée à transformer profondément un secteur vital pour l’économie du continent.

Cette démarche s’inscrit dans une volonté politique affirmée de faire du tourisme non plus seulement un moteur économique, mais aussi un levier de transition écologique et sociale. Annoncée le 10 juin par le Global Sustainable Tourism Council (GSTC), la consultation vise les collectivités territoriales, les entreprises, les ONG, mais aussi les experts et chercheurs spécialisés. L’exercice, accessible via la plateforme EU Survey jusqu’au 15 août 2025, permet aux participants de répondre selon leur domaine de compétence, sans obligation de remplir l’intégralité du questionnaire.

 

Des défis et enjeux persistants

La stratégie à venir s’appuiera sur les précédents cadres d’action comme l’Agenda européen du tourisme 2030 et la Transition Pathway for Tourism. Cependant, de nombreux enjeux clés n’ont pas encore été pleinement traités. Parmi eux : la surfréquentation de certaines destinations, la nécessité d’une meilleure répartition des flux touristiques, la formation des professionnels aux nouvelles compétences durables, ou encore la résilience du secteur face aux crises sanitaires et climatiques.

Au cœur de la consultation, la durabilité ne se limite pas à la protection de l’environnement. Il s’agit aussi de repenser les modèles économiques, de garantir des retombées équitables pour les populations locales, et de préserver la diversité culturelle des territoires. L’Union européenne souhaite encourager un tourisme plus lent, plus responsable, qui valorise les saisons creuses et les régions moins connues du grand public.

 

La Grèce, entre surfréquentation et transition nécessaire

Parmi les pays les plus concernés par cette stratégie européenne, la Grèce fait figure de symbole. Depuis des années, les Cyclades, Athènes ou encore la Crète font face à une pression touristique intense, notamment durant la haute saison. Cette surfréquentation fragilise les écosystèmes, sature les infrastructures locales et menace l’authenticité des territoires. Si le tourisme représente plus de 20 % du PIB grec, cette dépendance économique pousse aujourd’hui le pays à réinventer son modèle. De plus en plus de voix appellent à valoriser l’arrière-pays, les petits villages, ou encore des formes de tourisme culturel et durable. Athènes multiplie les initiatives en ce sens, en coopération avec l’Union européenne, pour promouvoir un tourisme plus équilibré, tout au long de l’année.

 

Concilier tourisme et préservation des environnements

La transition verte du tourisme devra également s’appuyer sur une modernisation des infrastructures : transports décarbonés, hébergements sobres en énergie, et outils numériques pour mieux gérer les flux. La mobilité transfrontalière, la coopération entre les États membres et la création de standards communs de durabilité sont également au programme des discussions. La Commission insiste sur la nécessité d’une co-construction des politiques publiques, en associant étroitement les territoires, les professionnels et les citoyens.

Cette stratégie s’inscrit pleinement dans les ambitions du Pacte vert pour l’Europe. En effet, le tourisme représente près de 10 % du PIB européen, mais il est également l’un des secteurs les plus exposés aux effets du changement climatique. Incendies, pénuries d’eau, pression sur les littoraux ou encore montée des prix du logement dans les zones touristiques sont autant de symptômes d’un modèle à bout de souffle.

La Commission européenne entend publier la nouvelle stratégie courant 2026. En attendant, elle appelle l’ensemble des parties prenantes à participer activement à cette phase de concertation, afin de construire ensemble un tourisme qui serve à la fois l’économie, la planète et les peuples. Pour contribuer, il suffit de se rendre sur la plateforme officielle de l’Union ou de contacter l’adresse dédiée

 

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