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Au Musée Picasso de Malaga: Óscar Domínguez, un disciple d’André Breton

Jusqu'au 13 octobre, le Museo Picasso accueille la plus grande rétrospective en Andalousie consacrée à Óscar Domínguez (San Cristóbal de La Laguna, 1906 - Paris, 1957), l'un des artistes espagnols les plus universels du XXe siècle grâce à son appartenance à l'internationale surréaliste, dirigée par André Breton et qui comprenait également Joan Miró et Salvador Dalí. 

Le Museo Picasso accueille la plus grande rétrospective consacrée à Óscar Domínguez, artiste espagnol des plus universels du XXe siècle grâce à son appartenance à l'internationale surréaliste, dirigée par André Breton et qui comprenait également Miro,DaliLe Museo Picasso accueille la plus grande rétrospective consacrée à Óscar Domínguez, artiste espagnol des plus universels du XXe siècle grâce à son appartenance à l'internationale surréaliste, dirigée par André Breton et qui comprenait également Miro,Dali
Le Museo Picasso accueille la plus grande rétrospective consacrée à Óscar Domínguez, artiste espagnol des plus universels du XXe siècle grâce à son appartenance à l'internationale surréaliste, dirigée par André Breton et qui comprenait également Miro,Dali


Portrait d’Óscar Domínguez par Roland d'Ursel (1951) Musée de la Photographie, Charleroi, Belgique
Portrait d’Óscar Domínguez par Roland d'Ursel (1951)
Musée de la Photographie, Charleroi, Belgique

Óscar Domínguez, influencé par Picasso

L’artiste Canarien est l'auteur d'une œuvre visionnaire et dérangeante, influencée par Pablo Picasso lui-même, avec lequel il a entretenu une relation d'amitié et de complicité créative dans la capitale française, où ils vivaient tous deux et qui était LE centre névralgique de l'art international de l'époque. Sa capacité à créer des formes saisissantes lui a valu une reconnaissance importante au sein du mouvement surréaliste et une place parmi les artistes les plus originaux et provocateurs de son époque.

 

Ténérife, bien présente dans l’imaginaire de l’artiste

L'empreinte du nord de Ténériffe, où Óscar Domínguez a vécu son enfance et son adolescence - sa famille possédait des bananeraies - nourrit l'iconographie de son œuvre, caractérisée par un style audacieux et expérimental qui s'exprime dans des compositions pleines de contrastes, où le réel et l'imaginaire se confondent dans des images troublantes et mystérieuses. Les plages de sable noir, les dragonniers millénaires et les mers de nuages qui embrassent les sommets des îles Canaries ont formé un imaginaire qui reste présent, de manière persistante et symbolique, dans son œuvre, un aspect qui la différencie des autres surréalistes.

Musée Picasso Malaga

Ces éléments ne sont pas seulement des paysages, mais une matière vivante qui se transforme dans sa peinture en visions oniriques, où les formes de lave - héritage direct de l'environnement volcanique - se confondent avec des corps mutilés et des masses de couleur qui débordent, comme si le subconscient faisait irruption dans les éruptions du pinceau. Cette mythologie insulaire se confond avec les codes du surréalisme européen, mais filtrée par une sensibilité volcanique, par une intuition atlantique.

Óscar Domínguez, créateur de la «décalcomanie»

L'une des contributions les plus singulières d'Óscar Domínguez à l'art surréaliste a été la création et le développement de la « décalcomanie », une technique sans pression qui consiste à appliquer de la peinture sur une surface puis à la presser contre une autre pour générer des formes imprévisibles. Cette méthode, qui ouvre la porte au hasard, donne naissance à des textures abstraites, organiques et suggestives, chargées de tension visuelle.

Musée Picasso Malaga

Dans les mains de Domínguez, la « décalcomanie » est devenue bien plus qu'une ressource technique : c'est une voie d'accès à l'inconscient, un outil poétique qui lui permet de capturer l'irrationnel et de le transformer en une image dotée d'une puissante force symbolique. 

Une attirance pour le passage du temps

Óscar Domínguez a également travaillé sur des paysages cosmiques dans ses surfaces dites « lithochroniques », une manière unique de capturer le passage du temps dans la matière picturale. Dans ces compositions, dont le nom évoque la pierre (« lithos ») et le temps (« chronos »), il semble vouloir représenter par des textures et des techniques expérimentales la sédimentation du temps, révélant son attirance pour l'ancestral.

L’œuvre de cet artiste possède un grand pouvoir iconographique, comme le souligne le commissaire de l'exposition:

Sa peinture cherche à donner un sens à l'exercice de la liberté créatrice, en concevant l'art et la vie comme un seul élan dans lequel le hasard, le désir, l'humour noir et l'irrationnel vont de pair

Forte amitié avec Picasso

La biographie d'Óscar Domínguez, mouvementée et parfois romanesque, trouve ses épisodes les plus connus dans ses années passées dans la capitale française, où il vécut jusqu'à sa mort et où il fut en contact avec des écrivains aussi divers que Paul Éluard, Ernesto Sábato et César González Ruano, qui lui offrit son atelier à Montparnasse. Dans les années 1930, il collabore activement avec le groupe surréaliste de Breton, qui comprend également Dalí et Miró, et pendant l'occupation nazie de Paris, il se rapproche du groupe de résistance artistique « La main à plume », période au cours de laquelle il noue une relation étroite avec Pablo Picasso.

Musée Picasso Malaga

Pour Óscar Domínguez, l'artiste né à Malaga était « l'homme le plus sensationnel de l'époque » et un créateur avec lequel il partageait non seulement le langage, mais aussi une vision de l'art comme outil de résistance et de transformation. Il a appris de Picasso la liberté formelle et symbolique, tandis que ce dernier appréciait l'empathie et l'énergie volcanique et onirique du Canarien. Leur amitié a toujours été marquée par le respect mutuel et la complicité créative au milieu des ténèbres de la guerre.

 

L'influence de Pablo Picasso sur l'œuvre de Domínguez est évidente, puisqu'il l'a incité à explorer la déconstruction des formes traditionnelles et à expérimenter la perspective. Cette influence se reflète dans les figures fragmentées et déformées qui peuplent nombre de ses tableaux, où l'on peut percevoir un dialogue entre la tradition cubiste et la poétique surréaliste.

Musée Picasso Malaga

Dans les années 1950, sa peinture évolue vers un style plus sombre, avec une palette moins explosive mais chargée de densité émotionnelle, dans lequel persistent les formes métaphoriques et les échos de ses paysages intérieurs. Un reflet de sa profonde instabilité personnelle et physique, conséquence d'une maladie dégénérative qui l'a rendu de plus en plus mélancolique, sans que sa production ne se soit arrêtée.

Une exposition majeure en Espagne 

L'exposition du musée de Malaga, qui dépend du ministère régional de la culture et des sports, est l'un des événements majeurs de cette saison. Elle rassemble plus d'une centaine d'œuvres qui couvrent l'ensemble de la production de l'artiste canarien. Il s'agit de la deuxième grande exposition qui lui est consacrée en Espagne, après celle organisée il y a plus de trente ans par le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía. La rétrospective a également été préparée avec la collaboration du Óscar Domínguez TEA Tenerife Espacio de las Artes, un centre de référence pour ce créateur, qui dépend du Cabildo Insular de Tenerife, dont l

Informations pratiques
20juin13oct.

Du 20 juin à 9:08

Jusqu'au 13 oct. à 19:00

Adresse

Calle San Agustín, 8
Málaga
29015 Málaga

Horaires

Ouvert tous les jours de 10h à 19h.

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