Alors que les voitures hybrides gagnent du terrain en Europe, les constructeurs chinois s’y implantent progressivement en misant sur ce segment. Portées par des modèles compétitifs et des prix attractifs, les marques comme BYD, MG (groupe SAIC) ou encore Geely gagnent en visibilité dans plusieurs pays européens. Explications.
Les voitures hybrides, réponse aux droits de douane
Depuis l’automne 2024, l’Union européenne applique jusqu’à 45 % de droits sur les véhicules électriques chinois, contre seulement 10% pour les voitures hybrides. Cette disparité a conduit des constructeurs comme BYD, Chery ou GAC à promouvoir les véhicules hybrides rechargeables (VHR) et les véhicules hybrides non rechargeables (VHNR) en priorité. Au premier trimestre 2025, les immatriculations de véhicules chinois en Europe ont augmenté de 78 % par rapport à 2024, atteignant environ 148 000 unités, portées par une multiplication quasi-quadruplée des ventes hybrides. Les VHR ont progressé de plus de 200 % par rapport à janvier 2024.
Acteurs automobiles : qui gagne du terrain ?
Parmi les pionniers, BYD se démarque nettement. En avril 2025, ses immatriculations combinées de véhicules électriques à batterie (VEB) et de véhicules hybrides rechargeables ont dépassé celles de Tesla pour la première fois. Sur les seuls VHR, en mars, BYD a vendu 3 269 unités dans l’UE, contre presque zéro un an plus tôt. SAIC Motor, le groupe automobile public chinois, qui commercialise certains de ses véhicules en Europe sous la marque MG Motor, se distingue également : la marque a écoulé plus de 230 000 véhicules en Europe en 2023 et MG a vendu environ 104 000 unités au premier semestre 2023. D’autres marques comme Chery, Leapmotor ou Geely via Polestar étendent leur offre, avec des modèles VHR ou hybrides à haut niveau technologique.
Impact sur le secteur et acteurs européens
Le développement des modèles hybrides chinois contribue à redessiner les équilibres du marché automobile européen. En 2024, les ventes d’hybrides ont progressé de 21 % sur un an, confirmant une tendance structurelle à l’électrification, dominée toutefois par Toyota avec près de 738 500 unités écoulées. Les véhicules en provenance de Chine ont représenté 4,5 % des nouvelles immatriculations européennes au premier trimestre 2025, contre 2,5 % un an plus tôt. La Chine est ainsi devenue, en 2024, le sixième pays d’origine des véhicules neufs immatriculés en Europe.
Les importations automobiles chinoises vers l’Union européenne ont atteint 12,7 milliards d’euros en 2024, un chiffre en hausse de 1 591 % par rapport à 2019. Face à cette dynamique, les constructeurs historiques, qu’ils soient européens ou japonais, sont incités à accélérer le développement de leurs gammes hybrides pour maintenir leur position sur un marché désormais plus ouvert à la concurrence chinoise.
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