L’annonce d’un nouveau type de visa par la Chine au mois d’août de cette année était passée quasiment sans écho au départ. C’est maintenant qu’elle est censée rentrer en vigueur qu’elle suscite des débats et des commentaires au sein de la population chinoise.
Qu’est-ce que le visa K?
A partir du 1er octobre, ce nouveau type de visa serait accordé aux étrangers aux qualifications et talents exceptionnels dans le domaine de la technologie et des sciences (STEM - science, technology, engineering, mathematics). Certains le comparent au visa américain H-IB, destiné aux travailleurs qualifiés. Visa qui, rappelons-le au passage, était devenu la cible du président Trump car les employés Indiens constituent plus de 70% de bénéficiaires.
Crainte pour le marché de l’emploi
Dans un contexte économique un peu morose actuellement, ce nouveau type de visa est perçu par beaucoup de Chinois comme privilégiant les étrangers aux dépends des travailleurs locaux. Surtout que la Chine, historiquement parlant, n’a jamais été une destination prisée de migrations professionnelles.
Un certain flou autour de la question rajoute à la confusion. Ainsi on ne sait pas si le visa K égale permis de travailler en Chine pour ces employés qualifiés ou est-ce qu’il a juste pour but de faciliter l’entrée au pays.
“Nous avons déjà un excédent de diplômés locaux, diplômés de license ou de master et vous voulez en plus ramener des diplômes étrangers?”
- peut-on lire dans les commentaires sur la plateforme Weibo.
D’autres se plaignent que bien que la compétition au sein des universités chinoises soit déjà féroce, les candidats locaux perdront toujours face à un passeport étranger.
Pour d’autres encore cette arrivée d’étrangers pourrait menacer les emplois locaux existants.
Il semblerait que l’essentiel de la confusion vient du manque d’information claire quant au nouveau visa et les modalités de sa délivrance.
A rebours des tendances mondiales
Alors que de nombreux pays, dans un souci de protection, commencent à limiter l’afflux de talents étrangers, la Chine mise sur une approche différente. Le pays y voit une opportunité qui pourrait avoir des répercussions sur son développement technologique à moyen et long terme. Il semble essentiel de pouvoir attirer le maximum des meilleurs talents internationaux pour s’assurer une position de leader mondial dans le futur.
La Chine est déjà leader mondial en termes de ressources humaines, du personnel qualifié dans le domaine de la technologie et des sciences et même dans la recherche et développement. Ce qui lui manque c’est les professionnels du plus haut niveau.
Les prévisions à court terme parlent d’un déficit de main d’oeuvre hautement qualifiée dans le secteur de secteur manufacturier à hauteur de 30 millions de personnes. Ce qui amène les autorités à chercher des solutions efficaces y compris à l'étranger.
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