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La Chine dépose une plainte contre l’Europe à l’OMC

Ce mercredi 30 octobre, la Chine a déposé une plainte auprès de l'Organisation Mondiale du Commerce contre la décision de l'Union européenne d'imposer des taxes supplémentaires de 35% sur les voitures électriques fabriquées en Chine. Explications

usine voitures chineusine voitures chine
Chaine d'assemblage de véhicules chinois
Écrit par Didier Pujol
Publié le 31 octobre 2024, mis à jour le 1 novembre 2024

Subventions chinoises sur les véhicules électriques 

Suite à une enquête de l’Union Européenne pointant du doigt les subventions chinoises aux exportations de véhicules électriques, celle-ci a annoncé mardi 29 octobre l’imposition de taxes supplémentaires pouvant atteindre 35 %. Cette mesure a rencontré l'opposition de l'Allemagne et de la Hongrie. Pékin a aussitôt réagit en indiquant mercredi matin qu’elle «n'acceptait pas » les nouvelles taxes et déposait une plainte auprès du mécanisme de règlement des différends de l'Organisation Mondiale du Commerce. Ainsi le ministère du Commerce chinois déclarait-il : « La Chine prendra toutes les mesures nécessaires pour protéger fermement les droits et intérêts légitimes des entreprises chinoises ».

L’Allemagne opposée aux mesures européennes

La principale association de l'industrie automobile allemande a averti que les nouveaux droits de douane augmentaient le risque d'un "conflit commercial de grande envergure".

Et que les droits de douane supplémentaires étaient « un pas en arrière pour le libre-échange mondial et donc pour la prospérité, la préservation de l'emploi et la croissance en Europe ». Volkswagen, durement touché par la concurrence en Chine, a de son côté estimé que les droits de douane n'amélioreraient pas la compétitivité de l'industrie automobile européenne. Il faut dire que la marque allemande a déjà annoncé lundi son intention de fermer au moins trois usines en Allemagne et de supprimer des dizaines de milliers d'emplois.

Vers une guerre commerciale totale ?

Les droits de douane qui sont entrés en vigueur mercredi s'ajoutent aux 10 % actuels sur les importations de véhicules électriques en provenance de Chine pour une période de cinq ans. Malgré tout, les négociations se poursuivent entre l'UE et la Chine, et les droits de douane peuvent être levés s'ils parviennent à un accord satisfaisant, mais les responsables des deux parties ont souligné des divergences. Alors que l'UE déclare vouloir protéger un secteur qui emploie 14 millions de personnes, la Chine a déjà brandi la menace de représailles avec des enquêtes portant sur le cognac, certains produits laitiers et à base de porc importés en Chine. La France est particulièrement visée par ces enquêtes, payant son engagement en faveur des nouvelles taxes sur les véhicules chinois. Au-delà des véhicules électriques, l’Europe a aussi lancé des enquêtes sur les subventions chinoises pour les panneaux solaires et les éoliennes. C'est donc dans un contexte commercial particulièrement tendu que Sophie Primas, la toute nouvelle ministre déléguée du commerce extérieur rencontrera son homologue chinois à Shanghai la semaine prochaine.

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