Salon de l'auto, Elon Musk à Pékin : entre innovation et guerre des prix

La Chine , nouveau géant de l’automobile mondiale

Avec 30 millions d’unités sorties des usines en 2023 et 21,7 millions de voitures écoulées localement en 2023, la Chine est devenu le premier producteur et le premier exportateur automobiles devant le Japon. Lors du Munich Motor Show de septembre 2023, la forte présence des véhicules chinois ne laissait déjà plus de doutes aux Européens quant à la force de frappe représentée par les nouveaux constructeurs chinois, pour la plupart spécialisés sur les modèles électriques, alors que les leaders allemands d’hier Volkswagen et Mercedes sont en pleine transition de leurs gammes. Symbole de la main-mise de la Chine sur les flottes du futur, la signature fin 2022 par le loueur allemand Sixt de 100 000 véhicules BYD pour le renouvellement de son parc .

La Chine, leader des voitures à énergies nouvelles

Ce qui frappe pour cette édition du salon automobile de Pékin, c’est la part faite aux énergies nouvelles qui constituent la moitié des véhicules présentés cette année. Ces véhicules sont par ailleurs d’un genre nouveau, puisque bardés de logiciels et d’électronique, devenu un différentiateur majeur à prix équivalent

Souhaitant continuer de soutenir la consommation nationale, le ministère du Commerce chinois a annoncé que les conducteurs qui troqueraient leur ancienne voiture contre un modèle plus récent, pourraient être éligible à une subvention allant jusqu’à 1 300 euros.

Mercedes-Benz a d’ailleurs déclaré de son côté vouloir continuer à investir dans des partenariats avec des constructeurs chinois, dont BAIC. Le japonais Toyota s'associera de son côté au géant de la technologie Tencent tandis que Nissan s'associera à Baidu, des partenariats transfrontaliers qui soulignent l'importance de l'intelligence artificielle pour les constructeurs automobiles.

Hyper concurrence et guerre des prix

Alors que les véhicules chinois ne représentaient que 40% sur le marché national avant la crise du Covid, leur part est de 55% aujourd’hui, signant le recul des marques étrangères en Chine. C’est donc aujourd’hui dans un contexte de surcapacité que s’ouvre ce salon, l’enjeu pour la Chine étant désormais d’exporter leur production. Bruxelles ayant lancé plusieurs enquêtes sur la fabrication des véhicules chinois, certains d’entre eux comme XPeng ont déjà annoncer vouloir délocaliser certaines de leurs usines en Europe.

Grands perdants d’une hyperconcurrence où les prix ont commencé à chuter, les constructeurs étrangers venus chercher en Chine le relais de la consommation en berne en Occident. Le premier, Tesla, qui accuse un recul de ses ventes de 20% ses trois derniers mois, est pointé du doigt par les Chinois comme déclencheur de la baisse générale des prix.

76 modèles de voitures sans pilote 

Dans un contexte difficile, dans lequel le groupe Tesla qui prévoit de licencier 10% de ses effectifs mondiaux, Elon Musk, dont les voitures ne participent pas au salon de Pékin, s'est rendu en Chine avec l’objectif d’obtenir des pouvoirs publics chinois l’autorisation d’utiliser les données de la flotte chinoise de Tesla pour entrainer aux États-Unis, son logiciel d’autopilotage. Malgré les 1,7 million de clients en Chine, les véhicules de la marque sont encore aujourd’hui interdits dans certains bâtiments officiels par crainte d’une fuite des données.

Ce lundi, le charismatique fondateur de Tesla reprenait son jet vers Anchorage après une rencontre avec le Premier Ministre Li Qiang et le certificat de conformité tant espéré quant à la sécurité des données de son système de conduite assisté. En tout, "76 modèles de six entreprises (BYD, Li Auto, Lotus, Hozon Auto, Tesla et NIO) répondent aux exigences de conformité en matière de sécurité des données automobiles" a déclaré l'Association chinoise des constructeurs automobiles (CAAM). 

Affaire à suivre.